Aid el kebir
Le prix du sacrifice

Annulation de la fête du mouton vous dîtes?

Selon les chiffres officiels de l’ONSSA, le Maroc dispose cette année de 4,5 millions de moutons . Globalement, un mouton coûte entre 1500 et 6000 DH en fonction de son poids.si nous prenons une moyenne : on va considérer le prix moyen d’un mouton si situe aux alentours de 2000 à 2500 vu la baisse des prix et la crise cette année, multiplié par 4,5 millions de têtes disponibles sur le marché, sans majoration avec le stock en surplus dû aux invendus de la période du confinement ( qui normalement était destiné aux  fêtes, mariages etc ..). Le total nous donne plus d’1 milliard de dollars ! (11,2 milliards de dirhams). Pour relativiser ce chiffre, il représente l’equivalent de plus de 1 pourcent du PIB marocain, ou encore 20 % du chiffre d’affaires de l’OCP, sauf que c’est un chiffre d’affaires réalisé en à peine une seule  occasion ( à peine une journée) sur toute une année. Sur le plan économique, l’annulation de cette occasion représenterait un « suicide économique » . Sur le plan légal, le gouvernement pointé du doigt n’a pas les prérogatives pour annuler une fête religieuse, cette décision revient aux commandeurs des croyants. Feu Hassan II, l’avait annulée 3 fois en temps de sécheresse, en d’autres termes, il n’y avait pas de moutons pour tous les musulmans disponibles sur le marché ce qui n’allait pas impacter en plus la balance économique.
Sur le plan social, les fanatiques de la viande ovine sous couvert de la religion sont majoritaires, donc la démocratie l’emporte… Une des hypothèses qui restent à vérifier en long et en large est que le gouvernement devait anticiper tout cela au tout début du confinement… Il devait étudier le marché afin de prévoir une éventuelle exportation du cheptel soit vivant vers les pays de golf par exemple, qui eux, importent  les moutons sacrifiés lors de cette fête religieuse, soit sous forme de viande conditionnée comme le font la majeure partie des pays exportateurs de viande ovine comme la Nouvelle Zélande ou l’Australie etc. Cette transaction en export pouvait être une aubaine pour la balance économique du pays puisque les transactions allaient se faire en devises, et les petits éleveurs, par exemple, allaient réaliser une plus value…
Pour cela, il fallait faire une étude du marché international, verifier tout le circuit des petits éleveurs, s’assurer du respect des normes sanitaires et d’alimentation en vigueur pour ces ovins etc. Toute une logistique que le gouvernement devait prévoir en amont afin de mieux gérer cet état d’urgence sanitaire. Toujours est-il, la démocratie l’emporte et les pro-fête du mouton sont majoritaires, donc une éventuelle exportation tout comme une annulation n’auront jamais lieu !