Elle est âgée de moins de 30 ans. Elle a envie de laisser une empreinte positive, d’insuffler son énergie créative à ce monde et de booster le leadership et l’entreprenariat féminin.
Elle vit au Maroc, à Fnideq où depuis la fermeture de la frontière de Bab Sebta et l’installation de la pandémie du Coronavirus, elle cherche désespérément à survivre, elle et sa famille.
Drissia est pour moi une Womenpreneur qui a pris l’initiative de travailler honorablement pour sauver ses enfants. Elle prépare, chez elle, des gâteaux qu’elle revend sur un trottoir devant les cafés de Fnideq et les galeries commerciales qui ont perdu beaucoup de leurs activités.
Comme Drissia, les villes marocaines pullulent de femmes à la recherche de petites solutions miracles pour que leurs familles continuent de supporter les problèmes quotidiens de la vie dure qui s’enchaînent. Elles n’ont aucune compétence à part leur petite force et une énorme volonté les aidant à subsister.

Drissia, à l’instar de centaines de milliers de femmes, lutte à sa manière contre les inégalités. Dès son enfance, cette jeune femme a pris, elle aussi, conscience de l’injustice infligée aux femmes. Peut-être sans même le savoir. Sans en être consciente, elle aussi mène son propre combat et lutte contre le poids du patriarcat, les mythes autour du genre et promeut le leadership féminin à sa manière. Elle est cheffe de sa propre « entreprise » dont l’objectif est de s’autonomiser pour sortir de la crise. Qu’elle soit illégale ou informelle, quelque part cette entreprise existe. Drissia ignore tout sur la comptabilité ou un chiffre d’affaires, elle a juste une volonté incroyable pour exister et réussir.
A. REDDAM