Rue de la liberté, juste devant l’entrée principale du mythique et historique hôtel El Minzah, ces poteaux de l’éclairage public donnent aux clients et à tous les citoyens qui passent par cette rue, une image sur l’autre réalité de Tanger. Une ville qui se développe à grande vitesse, mais qui peine également à se débarrasser de cette mentalité du laisser-aller, du laisser-faire et du sens aigu du « je m’en foutisme ».
Un style qui devient propre à cette ville, presque sa « marque » qui la distingue. On ne va plus répéter les même slogans de toujours. Que Tanger ne mérite pas ceci ou cela, et surtout pas que Tanger, ville internationale, était mieux organisée et gérée durant cette époque qu’on dit « belle ». Ces phrases, tellement dites et répétées durant des années, sont devenues comme un disque rayé qui se bloque à chaque fois qu’on le fait tourner pour écouter une très belle chanson qui nous rappelle le bon vieux temps.
Il est temps qu’on arrête tous de parler de cette ville de l’époque internationale, car à force de le faire l’actuelle Tanger nous échappe et se dirige vers l’inconnu, fonçant directement dans un trou très profond et trop noir.
Tanger mérite d’être sauvée. Maintenant.
Pour revenir aux deux poteaux de l’éclairage public devant la porte d’El Minzah, il faut rappeler que ce phénomène existe dans tous les quartiers de la ville. Le nombre des poteaux endommagés dépasse de loin le millier et cette situation dure depuis des années.
L’éclairage public est géré par la commune de Tanger qui a passé un contrat de gestion à une entreprise privée en relation avec la société Amendis.
Ce qui est bizarre dans cette affaire est le fait que personne n’a réagi pour trouver rapidement une solution à ce grave et dangereux problème.
Il n’y a jamais eu un communiqué de la part de la commune indiquant qu’elle est au moins en contact avec la société responsable pour résoudre ce problème. Et c’est le silence radio de la part de la société délégataire. Normal!
La semaine dernière, une délégation de la FIFA est arrivée à Tanger pour superviser les aménagements et les projets prévus dans le cadre de la préparation de la coupe du monde 2030 qui aura lieu aussi à Tanger.
Imaginons que ses membres sont passés par la rue de la liberté ou par n’importe quelle avenue et boulevard de la ville, et qu’ils découvrent qu’au Maroc on vole tout ce qui peut être revendu ailleurs et qu’il s’agisse d’un phénomène très répandu jusqu’à devenir normal et naturel.
Oui, c’est vrai, même dans les plus grandes capitales du monde on vole, on casse et on fait pire.
Mais à Rio, Madrid ou Paris, ils n’ont pas véritablement besoin de présenter leurs cartes de visite au monde pour organiser une coupe du monde. Le Maroc et Tanger si. Cet événement mondial est l’opportunité du Royaume entier et on ne doit rien rater en préparant son organisation.
Tanger a besoin de trouver des solutions rapides à un ensemble de soucis qui dérangent son développement.
Corriger ces imperfections dès aujourd’hui fera gagner un temps précieux aux responsables de la wilaya et de la commune et leur permettra de passer à d’autres projets plus importants.
A une belle mariée, durant sa grande soirée de fête, on ne lui met pas le maquillage avant l’importante cérémonie du Hammam. Une cérémonie organisée la veille.
C’est exactement le cas pour Tanger actuellement.
Poteaux de l’éclairage public, trottoirs, réorganisation totale du commerce ambulant, remise en valeur des grands boulevards, etc., ces chantiers doivent être démarrés dès aujourd’hui.