La polémique relative à la restauration de Dar Gnawa n’est qu’une tempête dans un verre.
Mâalem Abdellah El Gourd le sait bien et en est conscient. Non seulement il a eu la promesse du Wali Mohamed Mhidia en personne, mais en plus le projet de réaménagement avance sans aucun obstacle.
Plusieurs journaux et sites électroniques ont, en effet, repris des informations publiées par un média des Etats Unis, stipulant que Dar Gnawa tombe en ruine et que Maalem El Gourd a été abandonné par les autorités locales. Un non non-sens total bien évidemment!
La vérité, la seule, est que ce dossier est bien protégé par le Wali Mohamed Mhidia.
D’abord, ce bâtiment faisait partie des maisons recensées comme menacées de ruines. A la Wilaya, ces projets sont catégorisés “urgent” ou à réaliser à “moyen terme”. Dar Gnawa était classée comme bâtiment à restaurer à moyen terme. La maison a été vidée, mais jamais abandonnée.
La seconde intervention du Wali Mohamed Mhidia qui s’est énormément intéressé à l’histoire de cette demeure et du Maalem Abdellah El Gourd, a donné plus d’importance à ce projet. Pour le protéger définitivement, le Wali a décidé de donner à cette maison le cachet de bâtiment historique.
A partir de cette décision, tout le projet a pris une tournure administrative plus large. Réaménager une ancienne maison n’a absolument a voir avec restaurer un bâtiment historique. La première peut même être entièrement démolie et reconstruite d’une autre forme. Un bâtiment historique doit garder tous ses aspects architecturaux. Rien ne doit changer ou être modifié. Même pas une fenêtre ou une porte.
Cette transformation a logiquement fait que le début de travaux soit retardé, et puis les vacances de l’Aid sont venues retarder encore plus le lancement de ce projet.
Aujourd’hui, le chantier est bien lancé et avance sans aucun problème. Et très bientôt Dar Gnawa va revibrer avec les supers rythmes du Maalem Abdellah El Gourd et sa troupe.

A. REDDAM

Abdellah El Gourd est une icône de la musique gnaoua du nord du Maroc. Il est le fondateur de l’association Dar Gnaoua en 1980 à Tanger, qui a accueilli les plus grands jazzmen du monde.
Né en 1947 dans la kasbah de Tanger, l’artiste a rassemblé les gnaoui de différentes générations, de différents pays. Les rythmes de son guembri ont résonné dans les ruelles de la médina du Détroit, à Brooklyn, à Vienne, à Berlin ou à Paris. À Tanger, on le connaît notamment sous le nom de “Abdellah Dar Gnaoua”, en référence à sa troupe, sa maison, son association, l’œuvre de sa vie. Dar Gnaoua, qui signifie “la maison Gnaoua”, a collaboré avec de nombreux musiciens : Randy Weston, Archie Shepp, Akosh. S…. La confrérie a été maintes fois récompensée pour son œuvre.