MRE, pêche maritime et agriculture, étudiants marocains en Espagne… seront-ils les premières victimes ?
Dans le cas où le Maroc décide de rompre ses relations diplomatiques avec son voisin ibérique, il ne devrait y avoir, dans un premier temps, aucun impact sur le plan des échanges économiques et les contrats existants qui lient les hommes d’affaires marocains et espagnols. Les investissements déjà établis vont continuer normalement.
En effet, l’exportation et l’importation de biens et de services sont régis par des contrats qui, en règle générale, ne comportent aucune clause de caducité en cas de rupture des relations diplomatiques.
Cependant, si cette crise diplomatique entre Rabat et Madrid risque de durer longtemps, la situation peut alors inquiéter énormément les citoyens des deux pays voisins. A long terme, les intérêts des uns et des autres courent le risque d’être menacés.
Plusieurs interrogations sont aujourd’hui posées et attendent des réponses claires de la part des responsables des deux pays.
Premier secteur touché, l’opération Marhaba 2021 que tous les Marocains vivant en Europe attendent avec impatience. Sera-t-elle maintenue et organisée, ou alors annulée cet été ? Jusqu’à aujourd’hui rien n’indique quelle est maintenue, ni annulée non plus. Mais si la crise s’aggrave, le retour de presque 3 millions de RME risque fort de ne pas avoir lieu, au moins pas depuis les ports espagnols. Ce sont donc d’énormes pertes qui menacent les compagnies maritimes et les ports, spécialement en Espagne.
Sur le plan économique, le secteur espagnol de la pêche risque très fort de voir son activité réduite au plus bas. Mais il y a aussi des centaines d’entreprises espagnoles travaillant au Maroc, dans le secteur agricole, de transport et aussi en industrie. Qu’adviendra-t-il de toutes ces activités et de tous ces investissements qui compte énormément sur les bons chiffres d’affaires réalisés au Maroc? Il n’existe là aussi aucune visibilité actuellement.
Durant cet été, des centaines d’élèves qui ont obtenu leur baccalauréats dans les établissements scolaires espagnoles se préparent pour s’installer en Espagne où ils comptent suivre leurs études universitaire. Si cette crise s’aggrave davantage, quel serait leur sort ? Comment vont-ils faire pour obtenir leurs visas et voyager? Quelle sera la position de l’administration espagnole sur place pour qu’ils ne souffrent d’aucune anomalie et que leurs dossiers soient traités normalement et sans aucune difficulté ni discrimination?
En conclusion, les responsables des deux pays seront-ils assez sages pour sauvegarder certains acquis dans leur coopération qui a été exemplaire jusqu’à l’avènement de cet incident diplomatique.
A.R.