Ce sont les propriétaires de certains terrains agricoles qui ont fait éclater cette affaire, début février, en déposant une plainte auprès du procureur du roi devant le tribunal de première instance de Tanger.
Ils avaient accusé le président de la commune de Gzenaya, Ahmed Idrissi, son frère et une autre personne, de tenter de leur escroquer des terrains agricoles situés dans la zone de Badriouen, alors que les plaignants possèdent bien tous les documents prouvant leur propriété.
Le texte de la plainte révèle aussi une tentative de “réconciliation” à partir de laquelle une personne proche de Idrissi aurait cherché à “désamorcer le différend” en proposant aux propriétaires de verser à Idrissi et à son frère la somme de 2,5 MDH en échange du retrait de leur revendication foncière de ces terrains.
Cette “offre”, que les plaignants ont catégoriquement rejetée, les a incités à s’adresser directement à la justice, demandant de défendre leurs “droits”, sur la base des documents qu’ils possèdent et qui prouvent bien leur propriété du bien faisant l’objet de la plainte. En plus, les plaignants ont présenté pas moins de “16 personnes disposés à témoigner qu’ils sont propriétaires des terrains susmentionnés. “
Parallèlement à cette plainte, le ministère de l’Intérieur a aussi décidé de porter une autre plainte contre Idrissi devant le tribunal administratif de Rabat, avec l’intention de le démettre, lui et cinq de ses adjoints, de leurs fonctions.
Les raisons de cette décision sont dues aux conclusions des rapports émis par un comité central d’inspection, arrivé de Rabat en septembre dernier afin d’enquêter sur les violations de la réglementation en matière de la construction immobilière dans cette commune. Une enquête forcée par les nombreuses accusations dirigées contre Idrissi d’avoir accordé illégalement des permis de construire en dehors des contrôles légaux, faisant de la commune de Gzenaya un espace urbain aux caractéristiques déformées, en raison de la propagation de la construction informelle et des quartiers non équipés et/ou sous-équipés.
A Gzenaya toujours, Mohamed Mhidia, le Wali de Tanger, avait précédemment suspendu de nombreuses licences pour leur illégalité, avant qu’il ne devienne clair pour l’opinion publique locale que ces licences étaient secrètement délivrées par le président déchu.
Ahmed Idrissi était membre du PAM et présidait la commune de Gzennaya depuis 10 ans.