Dans le monde, il y a deux catégories de personnes : ceux qui voient toujours le verre à moitié-vide et ceux qui voient toujours le verre à moitié-plein.

Et pour vous, Tanger en 2024, vous la voyez comment?

En réalité, il y a eu pas mal de belles réalisations à Tanger durant cette année qui se termine. Il n’y avait pas que de mauvaises choses. Petit rappel.

Si le rapport de la FIFA concernant les infrastructures de la ville a eu l’effet d’une douche froide chez la majorité des Tangérois, il ne faut pas qu’il nous fasse oublier que la ville a connu d’importantes réalisations durant l’année qui s’écoule.

Le verre à moitié-plein

En matière de projets en cours de réalisation, l’année 2024 a été caractérisée par des projets de réaménagement qui ont touché plusieurs bâtiments et espaces. Certains chantiers ont été lancés durant l’année précédente, mais ont atteint la vitesse maximale de concrétisation pendant cette année.

C’est le cas des parkings de Sidi Bouabid et leur marché, entièrement rénovés, ainsi que du marché des babouches, le « bureau ».

C’est aussi le cas des chantiers de restauration de plusieurs bâtiments historiques phares de la ville, à savoir la Plaza de Toros, Fendaq Chejra, qui seront inaugurés début 2025, et Teatro Cervantes, ainsi que la galerie marchande à côté.

L’ensemble de ces projets sont gères par l’APDN qui les finances totalement ou partiellement en partenariat avec d’autres départements.

En 2024 également, le jardin de la Mendoubia a enfin eu sa part de réaménagement et sera le plus beau jardin de la ville.

Cette année qui s’écoule est l’année durant laquelle les autorités locales se sont mises d’accord sur l’urgence de réorganiser définitivement le secteur du stationnement devenu insupportable. Dès le début de 2025, Tanger verra appliquer un nouveau système.

En effet, selon des sources bien informées, les autorités de la ville de Tanger ont décidé de prendre des mesures pour mettre fin à cette situation bordélique. Première action: l’arrêt définitif de livrer des autorisations aux gardiens de voiture, soit la fin des gilets jaunes. Un phénomène qui a énormément dérangé les automobilistes jusqu’à devenir une menace dans certains cas. A croire ces informations, il n’y aurait plus de gilets jaunes à partir de 2025.

La seconde bonne information, qui promet une meilleure réorganisation de ce secteur, serait le nouveau système de zonage de stationnement payant, à l’instar des villes européennes (zone bleue, verte, blanche…) avec des tarifications très abordables.

Parmi les avantages de ce système, un abonnement mensuel à un prix très abordable pour les riverains (on parle de 100 DH par mois) en plus d’espaces de stationnement gratuit réservées aux personnes souffrant d’un handicap.

Le verre à moitié-vide

C’est une accumulation de problèmes que les Tangérois ne cessent de dénoncer depuis des années déjà.

Poubelles nauséabondes, une saleté qui s’installe même sur les principaux boulevards, un équipement urbain dans un état lamentable, une mendicité en croissance, un commerce ambulant qui entrave la circulation normale dans de nombreux quartiers, des trottoirs cassés et mal entretenus… Le désordre est partout.

Certes des solutions seront trouvées durant les prochaines années et permettront à Tanger de présenter un nouveau look propre, moderne et attractif.

15 milliards de DH serait le budget alloué au nouveau plan de modernisation de Tanger.

De nouveaux autobus remplaceront les vieilles carrosseries qui circulent dans la ville, tombant souvent en panne. On parle même de lignes de tramway et de téléphérique. En parallèle, les autorités trouveront certainement la bonne solution pour que ces milliers de motocycles respectent le code de la circulation et cessent d’être un danger mortel. Même constat pour ces camions TIR et les autocars qui stationnent, des jours durant, sur des artères étroites bloquant la circulation sans que personne ne réagisse. Comme si Tanger ne possède aucun parking réservé aux grands véhicules. Il est quand-même inexplicable que dans une petite cité comme Sidi Kacem, il est strictement interdit aux camions TIR de circuler dans le centre-ville et qu’à Tanger tout est permis.

Reste le plus important point. Celui du civisme. Car sans le rôle positif et citoyen des populations locales, l’ensemble des investissements prévus, pour donner à Tanger une nouvelle vie, ne servirait finalement à rien. 

L’importance de la COM aussi

La Wilaya, la Commune et toutes les institutions chargées de cet énorme projet devraient aussi prendre conscience de l’importance du civisme comme facteur de développement économique et social de la ville.

Pour que le verre soit entièrement rempli, les autorités doivent travailler sur le projet de la communication. Créer des relais avec les associations de quartiers, utiliser les réseaux sociaux, diffuser des podcasts, aller à la rencontre des petits écoliers et des jeunes élèves. Parler aux femmes et aux hommes, notamment dans les mosquées.

Bref, faire changer les mentalités !

A. REDDAM