Février 2024, une rencontre a été organisée à Larache pour la présentation d’une série de projets visant à améliorer le paysage urbain et diversifier l’offre touristique de la ville.
Connue beaucoup plus par la pêche maritime et ses conserveries, Larache veut capitaliser pleinement sur ses atouts touristiques.
Ainsi, l’avenir de la ville dans le domaine touristique était au cœur du débat lors de cette rencontre organisée pour discuter de la situation actuelle du tourisme dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Initiée par le conseil régional, cette rencontre avait connu la présentation d’une série de projets visant à améliorer le paysage urbain et renforcer l’attractivité touristique de Larache. Parmi ces projets, celui de l’aménagement de la célèbre corniche Balcon Atlantico, pour un investissement global de 35 MDH, reste le plus important.
Faisant partie de la mémoire architecturale et historique de la ville, cette zone côtière est considérée comme la plus dynamique et la plus fréquentée de la cité, particulièrement pour contempler le coucher du soleil sur l’océan. Larache bénéficie d’un autre projet de restauration et revalorisation de Borj Essaadiyine, dont l’héritage remonte à l’époque des Saadiens (sous le règne du Sultan Ahmed Mansour Dahbi), pour un investissement de 40 millions de dirhams. Baptisée à l’époque Hisn Al Fath pour sa mission de défense de l’ensemble du territoire, cette forteresse a continué depuis longtemps et malgré les aléas du temps à trôner majestueusement sur les autres sites historiques et culturels de la ville, tout en surplombant la côte au niveau de l’embouchure d’oued Loukous. Dans le cadre de la préservation de son patrimoine naturel et forestier, Larache bénéficie, également, d’un important projet d’aménagement de la forêt Hyppica pour l’amélioration de l’attractivité touristique sur son territoire urbain.
Malheureusement, aujourd’hui après le lancement de ces chantiers, les habitants de Larache déplorent la décision de démolition du Balcon Atlantico. Pour eux, il s’agit d’un patrimoine historique qu’il fallait protéger via un projet de restauration qui le préserve et non pas l’effacer totalement.
Avant de passer à l’action irréversible, il fallait voir comment, en Espagne par exemple, les voisins ibériques conservent et protègent le balcon méditerranéen de Benidorm, construit durant le 19eme siècle et qui ramène à la petite ville plus de 4 millions de visiteurs par an.
La restauration et la revalorisation de Borj Essaadiyine pose également des soucis concernant la manière de procéder. Et pour la forêt Hyppica, les tonnes d’ordures et de plastique l’occupent toujours.
Ce qui blesse énormément à Larache, c’est cette absence d’une approche participative impliquant les professionnels et toutes les parties prenantes aux niveaux local et régional.
