Par Dr. Ali GHOUDANE – Docteur chercheur en Sociologie
Cf. mon blogspot : kroniquesociale.blogspot.com/
Cinquante ans de patience, de diplomatie et de sacrifices ont conduit à ce jour tant attendu : le 31 octobre 2025 restera gravé dans la mémoire nationale comme celui de la consécration d’un demi-siècle d’efforts pour l’unité territoriale du Maroc. À la suite du discours historique du Souverain annonçant la résolution onusienne 2797 soutenant le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, un élan de joie et de fierté a gagné le pays, de Tanger à Lagouira.
Le discours royal vise avant tout à renforcer le sentiment d’appartenance collective et à inscrire une rupture symbolique: «il y aura un avant et un après 31 octobre 2025». Ce jour historique revêt une portée doublement commémorative, puisqu’il coïncide avec deux anniversaires majeurs : le cinquantenaire de la Marche Verte et le soixante-dixième anniversaire de l’Indépendance du Royaume. Ainsi et dans ce contexte chargé d’émotion et de symboles, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a décidé d’ériger le 31 octobre en fête nationale officielle, baptisée “Fête de l’Unité” (Aid El Wahda). Cette initiative royale consacre la réconciliation entre mémoire et avenir, et rappelle que l’unité territoriale du Maroc n’est pas seulement un acquis diplomatique, mais une promesse historique tenue.
En effet, tout a commencé le 6 novembre 1975, lorsque Feu Sa Majesté le Roi Hassan II lançait la Marche Verte, cette épopée pacifique et spirituelle qui a marqué l’histoire du Royaume et symbolisé la détermination du peuple marocain à recouvrer ses provinces sahariennes. Cinquante ans plus tard, l’histoire semble boucler la boucle : à la suite du discours historique du Souverain annonçant la résolution onusienne 2797 soutenant le plan marocain d’autonomie du Sahara occidental, un élan de joie et de fierté a gagné l’ensemble du pays scellant ainsi la victoire d’une cause nationale portée de génération en génération. (Par la même, n’oublions pas de rendre hommage à nos Martyrs militaires et civils, que Dieu ait leur âme en Sa Sainte Miséricorde).
Cette continuité historique illustre la fidélité du Royaume à l’héritage de Feu Hassan II et la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui a su transformer la cause nationale en un modèle de diplomatie proactive, de développement et de stabilité régionale. En inscrivant l’avenir du Sahara dans le cadre d’une autonomie sous souveraineté marocaine, le Maroc consacre l’esprit de la Marche Verte tout en projetant la Nation vers un avenir de paix, de cohésion et de prospérité partagée.
Ce message fondateur marque le passage à une nouvelle phase de l’histoire nationale, où le pays tout entier se mobilise autour d’un projet commun: la construction du Maroc de demain, un Maroc uni, solidaire et confiant en son avenir. L’insistance sur l’unité «du nord au sud» illustre la volonté du Souverain de consolider la cohésion entre les régions et d’intégrer pleinement les territoires longtemps perçus comme périphériques au cœur du développement national.
En mettant en avant la victoire diplomatique et en saluant la fidélité des alliés, le Roi réaffirme la constance et la pertinence de la politique étrangère marocaine. Le discours légitime à la fois le pouvoir royal et la stratégie diplomatique du Royaume, tout en consolidant la souveraineté marocaine sur le Sahara comme incontestable aux yeux de la population et de la communauté internationale. Il ouvre ainsi un nouveau chapitre de l’histoire nationale, celui de la stabilité et du développement dans la plénitude territoriale
Par Ailleurs et dans un esprit d’apaisement, le Souverain tend la main aux voisins algériens et aux populations des camps de Tindouf, en appelant à tourner la page du différend privilégiant le dialogue pour bâtir un Grand Maghreb, (UMA) ; un Grand Maghreb fondé sur la coopération et la solidarité. Ce geste traduit une volonté d’ouverture sociale et politique, cherchant à intégrer ce qui fut longtemps perçu comme périphérique ou antagoniste.
Cependant, au-delà du symbole, se pose la question cruciale de l’égalité réelle entre les régions et les populations — qu’elles soient rurales, périphériques ou sahariennes. Annoncer l’unité est une chose, assurer l’équité sociale et territoriale en est une autre. Le discours royal appelle donc à des actions concrètes: développement, investissement, accès équitable aux services publics (Santé, Éducation, Emploi …). Il souligne aussi la nécessité d’un gouvernement fort, nationaliste et responsable , capable de traduire la vision royale en politiques publiques efficaces. Car l’intégration nationale sera sans doute plus ardue socialement que diplomatiquement.
En conclusion, du point de vue sociologique, le discours royal du 31 octobre 2025 constitue un acte structurant : il articule histoire, diplomatie, territoire et société dans une logique de renouvellement national. Il cherche à renforcer le lien social, à légitimer une vision politique et à mobiliser la nation autour d’une même ambition : celle de construire un Maroc uni, souverain et solidaire. Toutefois, la portée réelle de ce moment dépendra de la capacité des institutions (gouvernement, partis politiques et société civile) à traduire les symboles en actes, les promesses en résultats, et la souveraineté retrouvée en progrès partagé pour tous les citoyens.
1-L’Union du Maghreb arabe (UMA ; arabe : Ittiḥād al-Maghrib al-‘Arabī) est une organisation économique et politique formée par les cinq pays du Maghreb — à savoir l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Tunisie, ainsi que la Mauritanie — et dont le siège du secrétariat général est situé au Maroc, à Rabat.
2-Fondée en février 1989, son objectif est de créer des rapports de fraternité entre les États membres et faciliter la libre circulation des biens et des personnes …
Corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
























