On n’ira nulle part si on n’avance pas sur le dossier du civisme.
Si on ne sauve pas les toxicomanes et les délinquants…
On pourrait avoir les meilleurs bus du monde, les plus beaux taxis et tramways, qu’on va endommager quelques semaines après leur mise en service.
On ne progressera jamais tant qu’un citoyen continue de cracher dans la rue et cela lui semble normale. Tant qu’un autre jette son mouchoir sur le trottoir au lieu de le conserver dans sa poche jusqu’à trouver une poubelle. Tant que les fouineurs des poubelles les renversent chaque matin et chaque soir à la recherche de produits recyclables et repartent en nous imposant un décor désagréable et des odeurs nauséabondes.
Dans sa chronique publiée en encadré sur cette même page, la photographe Tangéroise Zohra Assifar Mrabet met en doute le degré du civisme et du bon sens d’une grande majorité des populations. Quand on transforme un arbre en une poubelle et que certains « citoyens » y jettent normalement leurs déchets, cela veut dire que la société va très mal, qu’elle souffre de graves problèmes et que la pandémie peut aussi ne pas être sanitaire mais de comportements, d’éducation et de bons principes.
A Souani, ce ne sont pas uniquement des déchets qu’on abandonne sans ramasser durant plusieurs semaines. On oublie de débarrasser le trottoir même de la carcasse d’un vieux véhicule brûlé, les vieux pneus que les garagistes jettent, et les pare-chocs cassés qu’ils ne vont plus utiliser.

A son tour, l’artiste Sanae Alami ne cesse, depuis plusieurs mois, d’alerter les autorités responsables de la dégradation sociale causée par ces jeunes toxicomanes, hommes, femmes et petits enfants, qui ont envahi plusieurs quartiers de la ville. Sanae évoque avec une terrible angoisse ce qu’elle filme chaque nuit et chaque petit matin dans la rue Velasquez. Mais on sait tous que les drogues dures sont partout et personne, dans les quartiers généraux de la ville, ne donne l’impression que ce grave problème sera bientôt résolu. Même pas un petit indice, une lueur d’espoir.
Être dans n’importe quel boulevard ou n’importe quel quartier de la ville est aussi l’occasion de découvrir le nombre hallucinant de ces enfants abandonnés qui vivent de la mendicité, dérangent et harcèlement tout le monde pour pouvoir survivre. Les commerces sur l’avenue d’Espagne souffrent toute l’année de ce phénomène sans aucune réaction. Ces petits délinquants forment des groupes en dizaines et deviennent difficiles à disperser car très agressifs.
Sur sa page Facebook, Abdellatif Boulaich, les larmes aux yeux, a publié plusieurs vidéos dénonçant l’absence d’une solution à cette dramatique situation. Les Tangérois n’oublieront jamais ses interventions dans le cimetière abandonné de Bouarraquia et le petit bois près de Malabata où des dizaines d’enfants vivent dans une situation très dangereuse, même scandaleuse. Et là aussi, il n’y a eu jamais d’intervention pour sauver ces petits.
L’absence de plans et de projets pour réorganiser la société encourage l’incivilité et la délinquance d’une grande partie des citoyens. Les gens observent cette désobéissance sociale qui vire vers le chaos. Cela va de ces pauvres femmes qui se rencontrent dans un jardin durant un après-midi et rentrent plus tard en laissant l’espace plein de déchets des pipas qu’elles ont consommées et autres ordures. Inconscientes, elles ne savent même pas que cet espace vert et ce jardin public est leur jardin et qu’elles doivent elles-mêmes protéger et garder propre.
Ce chaos est également causé chaque jour dans les rues et avenues de la ville par ces conducteurs qui stationnent leurs véhicules là où il est doublement interdit de le faire. Pire, ils le font en double et même en triple voie sans jamais être sanctionnés.
Ce chaos ce sont aussi ces commerçants qui occupent les trottoirs et laissent chaque nuit des tonnes d’emballages en plastique et des cartons rendant insupportable la mission de ces pauvres gens qui passent des heures à nettoyer les rues de la ville.
Malheureusement la liste des incivilités est très longue. Mais personne n’en pèse la gravité et cela rend très difficile le changement que tout le monde souhaite.
L’arbre poubelle

Avez-vous déjà entendu parler de l’arbre poubelle? Hé bien il se trouve à Tanger rue lafayette « tal3a de chellah ». En passant par cette rue j’ai été choquée de me retrouver face à ce bel et ancien arbre tronc rempli d’ordures mais qui résiste et survie toujours. C’est ça l’éthique, le civisme et la citoyenneté? Les gens jettent leurs déchets partout dans la rue, dans les forêt, dans les plages et là! C’est au tour de l’arbre!? C’est quoi ces gestes immoraux? Jamais à Tanger les arbres n’ont été victimes de ce genre de comportements! Ou va-t-on avec ces gestes de non conscience?? Avec 2 jeunes on a vidé l’arbre et ça a fait 5 sacs-plastics d’ordures! Vous imaginez ce que supporte ce pauvre arbre de la part de certains sales humains!? A leur place je ne montrerais pas la gueule !!!!
Zohra Assifar Mrabet
























