Parmi tous les projets faisant partie du programme Tanger métropole, celui relatif au téléphérique, dans sa version actuelle, est sans doute le plus critiqué.
Au fond, c’est son tracé qui pose un problème puisqu’il est inefficace et même absurde.
Selon les responsables qui présentent ce projet comme étant la future merveille du royaume, le téléphérique, en plus d’être un atout sur le plan touristique, aiderait surtout à résoudre le grave problème de la circulation, routière et piétonne en ville. Or, selon son tracé, ce futur moyen de transport, qui reliera le port Tanger-ville à la place Faro (Sour Maagazine) puis à la Casbah, est loin d’être la solution idéale pour résoudre cet énorme problème.
Au fond, tout le monde atteste que ce tracé du téléphérique a été très mal pensé.
Que les citoyens l’utilisent par exemple pour gagner du temps est absurde, puisque à pieds aller du port Tanger-ville à la Casbah ou à la place Faro, ne nécessite que quelques minutes. En plus, après son réaménagement, marcher à pieds à travers la médina est un plaisir que le téléphérique ne remplacera jamais!

Concernant les touristes, il est aussi normal de se demander quel paysage vont apprécier les touristes à bord d’un téléphérique qui traverse, dans la majorité des cas, les centaines de terrasses des petites maisons de la Médina, super collées l’une à l’autre. Quel spectacle !

Si les autorités insistent à garder ce projet juste pour que Tanger soit la première ville à posseder un téléphérique, la moindre des choses est de repenser son itinéraire pour lui donner l’attractivité qu’il doit avoir.
Dans ce sens, la majorité des Tangérois estime que la meilleure zone pour installer un téléphérique serait celle de Rmilat-Agla-Perdicaris jusqu’à Achakkar. C’est dans ce périmètre naturel et riche qu’un téléphérique serait à la fois séduisant et rentable et pas du tout en traversant des terrasses de maisons (ou le marché de Fendaq Chejra) qui ne présentent aucun atout touristique.

Informations clés du projet: la ligne s’étendra sur environ deux kilomètres, reliant quatre gares, à savoir celles de Borj Nâam (La Kasbah), du port de Tanger-ville, la Marina et la place Faro (Sour Al Maâgazine).

La première phase de ce projet  comprendra les deux tronçons Borj Nâam – Gare port ferry – Gare port de plaisance, soit environ 1,3 kilomètre, avec une mise en service prévue en 2024. La deuxième phase concerne le tronçon “Gare port de plaisance – Gare place Faro” (700 mètres). Le premier téléphérique aura une capacité globale de 2.000 passagers par heure.

L’objectif de ce projet est de “positionner Tanger comme une des plus grandes villes touristiques dans la rive nord de la Méditerranée, d’autant plus que la géographie de Tanger est propice à la création d’un téléphérique”, selon les déclarations de Mohamed Ouanaya, pdg de la SAPT.
Le même responsable fait savoir que la SAPT a fait appel à des bureaux d’expertise internationaux spécialisés dans ce type de projets et à des bureaux de conseil juridique, et ce afin de déterminer les composantes du projet, ainsi que le mode de gestion et d’entretien à adopter pour ce service de transport public.
A rappeler que le mode de la gestion déléguée a été choisi pour ce téléphérique, suivant un cahier des charges qui préserve les droits de l’ensemble des parties prenantes du projet.
Un appel d’offres international sera lancé pour choisir la société qui se chargera de la réalisation et de la gestion du projet durant 30 ans. Déjà un premier appel d’offres avait été négligé par les sociétés internationales qui gèrent ce genre d’installations.
Financierement, la première phase du projet  nécessitera une enveloppe budgétaire de 240 MDH.
Reste deux questions que tout le monde se pose: le trajet des deux lignes est-il le meilleur à Tanger, car rappelons le encore, il est facile de faire le chemin à pieds en moins de 20 mn?
Quelle est la plus-value sur le plan  touristique sachant qu’une balade à pieds est plus intéressante qu’en survolant l’ancienne Medina?
Quelles précautions à prendre sachant que Tanger durant toutes les saisons de l’année est la zone préférée des vends forts, spécialement le chergui qui en fait sa zone de prédilection ?
Sûrement Mohamed Ouanaya a déjà pensé aux solutions adéquates.
A. REDDAM