Cet article a été publié la semaine dernière sur le site d’un médias national. Il raconte une situation qui se répète à Tanger (et dans toutes les villes du Maroc) à chaque fois une visite royale est annoncée. Une situation qu’on avait dénoncée à plusieurs reprises sur les colonnes de la Dépêche parcequ’elle est anormale.
Voici ce qu’a écrit le journal électronique:
“Les autorités de Tanger se sont pliées en quatre pour nettoyer la ville avant l’arrivée du roi Mohammed VI, mardi, à bord de sa voiture personnelle en provenance de M’diq. Ce voyage n’était, apparemment, pas prévu.
Les rues principales de la ville ont été aménagées et débarrassées des déchets, des mendiants et sans-abris. Les vendeurs ambulants occupant l’espace public ont été également dégagés avant l’arrivée du roi Mohammed VI qui n’avait pas prévu de se rendre à Tanger.
Le Souverain a visité son palais royal dans la région de Jbel Kebir, puis est retourné peu de temps après à M’diq où il passe ses vacances d’été. Cette visite inattendue de Mohammed VI a surpris les autorités locales qui se sont empressées de rendre la ville propre pour réserver un accueil chaleureux au roi. Le Wali de la région, Younes Tazi, a craint une colère royale, selon Rue20, si des manquements avaient été observés.”
Partout au Maroc, les citoyens aiment beaucoup que le roi visitent leurs villes. D’abord parcequ’ils l’aiment profondément et puis parceque les visites royales sont toujours une occasion pour que les villes que le roi visite deviennent très propres. Les opérations de nettoyage et de réaménagement font ainsi partie du programme des communes avant et durant la visite du roi.
Et c’est tant mieux. Malheureusement, quand le souverain s’en va, les villes retrouvent leur état de saleté et le bordel s’installe pour très longtemps. C’est la raison, dailleurs, qui fait que les populations locales, à Tanger et ailleurs, souhaitent que le roi leurs rendent visite tout le temps, périodiquement.
Certes Tanger ne cesse de se développer et de grandir d’une manière qui est souvent très mal planifiée. Il est évident également que les communes ne possèdent pas toujours les moyens humains et matériels pour maîtriser à la perfection les opérations de nettoyage.
Par ailleurs, il existe aussi ce problème d’une partie des habitants qui n’a pas cette culture de respecter la propreté de la ville. Beaucoup de gens trouvent normal de jeter les ordures partout, comme si les trottoirs et les places publiques et les jardins sont une grande poubelle.
Trouver des solutions à l’absence du sens du civisme d’une partie des citoyens doit aussi faire partie des responsabilités des autorités locales. Dans ce sens, tout au long de l’année, les communes et les sociétés chargées du nettoyage devront mener des campagnes de sensibilisation, spécialement auprès des enfants dans les écoles primaires et les collèges. Des relais d’information et de sensibilisation devront être créés dans les établissements scolaires et avec les associations des différents quartiers.
Au fond il n’y a que cette solution. Eduquer les jeunes et surtout les enfants à respecter l’environnement et à aimer leur ville par des gestes: ne rien jeter dans la rue, ne jamais cracher, ne rien casser, n’arracher jamais les fleurs dans un jardin…
Si les communes se désintéressent de ce type de projets, les villes resteront toujours sales.
Quand la volonté fait des miracles
En plein cœur de Tanger, l’association Sawaed Al-Khair a créé tout récemment la belle surprise de rendre propres et très jolies ces ruelles en escaliers. Une zone qui était infestée et devenue très dangereuse juste parcequ’elle a été abandonnée et délaissée durant des années. Les photos d’illustration montrent la différence entre la période avant et après l’intervention de l’association.
Mohamed Badri, l’artiste originaire de Ksar El Kebir a su redonner à ces escaliers menant à la corniche du magnifique bâtiment historique de Reichenhausen, une élégance et une beauté magiques.
Pour Mohamed Badri comme pour les membres de l’association Sawaed El Khair, l’objectif de cette opération est la promotion des quartiers de la belle ville de Tanger. “Le miroir de toute société est dans ses quartiers et sa culture”, assure l’artiste peintre.