Mounir Lymouri, l’actuel président de la commune urbaine de Tanger possède toutes les capacités pour réussir son premier mandat à la tête de la mairie de Tanger. Cela ne va sûrement pas être facile, c’est plus que certain puisque tout le monde sait que la ville n’a pas les moyens financiers suffisants pour réaliser tous ses projets.
N’empêche, certains de ces projets ont plus besoin d’un savoir-faire des dirigeants que d’une fortune. D’autres, même très chers sont aussi réalisables si ces responsables font appel à des bailleurs de fonds partenaires.
Mais avant de passer à l’action, la question clé que devrait se poser le jeune maire est de savoir quels projets rendraient inoubliable et parfait son mandat et l’aideraient même à s’assurer un second mandat sans être éjecté de son siège?
Pour de nombreux citoyens, un mandat parfait est celui qui laisse des traces directes en ville, contribuant à améliorer la vie quotidienne de ses habitants, en leur offrant des services de qualité qui ne vont pas disparaître et cesser d’exister quelques années plus tard.
C’est le cas par exemple de l’amélioration de l’éclairage public dans le centre-ville et les quartiers et ruelles où ce réseau est défectueux ou n’existe même pas.
C’est le cas aussi de remettre en valeur les trottoirs cassés en utilisant un excellent carrelage dans tout le centre-ville et pas automatiquement le moins cher pour économiser le budget. Dans ce même contexte, Mounir Lymouri pourrait au moins commencer par enlever ces pierres mal taillées et mal posées sur les trottoirs des deux boulevards Pasteur et Mohamed V, ainsi qu’autour de la place du 9 avril. A quoi servent finalement ces trottoirs en pierres si tout le monde essaie de les éviter et préfère marcher sur la chaussée?
Voici donc trois petits projets qui ne coûtent pas si cher pour une métropole de la taille de Tanger et qui feront réagir positivement et durant longtemps les habitants en faveur de leur nouveau maire.
Mais que peut-il aussi faire de positif pour satisfaire les besoins réels des Tangérois?
Surtout pas un téléphérique que la majorité des Tangérois rejettent et jugent qu’il est inutile pour la ville. Ces derniers estiment que Mounir Lymouri ferait bien de s’opposer à la réalisation de ce projet et de déclarer ouvertement que le budget qu’il lui est alloué serait plus rentable pour réaliser d’autres infrastructures.
La commune urbaine peut par exemple commencer à remplacer une grande partie des espaces “gazon” existant un peu partout à Tanger et qui ne sont ni un jardin ni un vrai espace vert. Paradoxalement, en pleine sécheresse, même des trottoirs séparant de grandes artères sont devenus des espaces verts (exemple de la route de Tétouan!) que l’on arrose à plein-temps.
Mounir Lymouri serait un Maestro s’il attaque aussi ce chantier, car dorénavant même l’eau recyclée il va falloir la protéger et l’utiliser dans des secteurs plus rentables que le gazon. L’industrie évidemment.
En plus de tous ces idées de projets qui ne sont pas difficiles à réaliser, le jeune maire a besoin de signer un projet phare, celui qui sera son cachet à Tanger. L’opération qui fera dire par tout le monde “c’est grâce à Mounir Lymouri que Tanger a positivement changé!”
Alors que pourrait bien faire le président de la commune urbaine pour convaincre véritablement les Tangérois?
Interrogés par La Dépêche du Nord, certains observateurs pensent que la meilleure signature de M. Lymouri comme maire actuellement serait d’offrir un nouveau look aux boulevards Pasteur et Mohamed V. Une opération de bonne peinture pour toutes les façades des bâtiments, un éclairage public moderne. Une nouvelle fontaine pour la place de France. Une révision totale de l’aspect actuel désolant de Sour Maagazine, lui redonnant enfin sa valeur historique d’antan (il était un espace de fleurs et pas seulement de gazon). Rendre plus propre la rue Vélasquez et toutes les autres ruelles adjacentes et leur assurer une meilleure sécurité, etc.
Mounir Lymouri se rappellera sûrement de cet événement, sur le boulevard Pasteur, durant lequel des dizaines de parapluies tout en couleurs avaient fait la joie et le bonheur de tous les habitants de Tanger. Tout le monde y a été pour prendre des photos ou lancer une vidéo directe.
Le coût total de ces parapluies ne dépasserait pas 2000 DH, voire 3000 DH avec une grande exagération. Mais l’effet psychologique sur la population était extraordinaire. Quelques parapluies accrochés dans une petite ruelle piétonne ont suffit pour donner de la joie à des milliers de personnes.
Imaginons ensemble tout le boulevard Pasteur et sa place de France, Sour Maagazine et la rue Vélasquez, le boulevard Mohamed V jusqu’à la place Nejma et au-delà… imaginons toute cette grande allée briller, scintillante, flamboyante. Imaginons que ce projet de réaménagement soit d’une énorme qualité.
A votre avis, qui sera aussi le grand gagnant?

Abdeslam REDDAM