Les rues de l’ancienne Médina ont été entièrement réaménagés et embellies. Ses anciens bâtiments historiques ont été restaurés et certains ont même été convertis en beaux musées.
Les populations locales se sont organisées durant un superbe week-end pour s’y balader et ces opérations sont encore organisées par des petits groupes de personnes. Des associations, des élèves en compagnie de leurs profs, etc., y vont toujours, même si leur présence ne rapporte absolument rien aux commerces.
Alors quel est actuellement l’état général de ce vieux quartier et de sa Casbah qui représentent la plus importante partie du circuit touristique local?
A cause de la décision de continuer à fermer la frontière maritime avec les ports andalous, le port de Tanger-ville et toute la Médina souffrent d’une paralysie totale.
A priori, l’équation devrait être en faveur du Maroc dans le sens où tant que les frontières maritimes restent fermées avec les ports d’Algeciras et de Tarifa, ce sont les Espagnols qui sont les grands perdants. Durant l’été dernier, le Maroc a démontré qu’il est capable de résoudre en sa faveur cette équation et d’organiser parfaitement le retour des MRE installés en Europe sans aucun besoin d’utiliser les ports espagnols.
Le défi a été bien relevé durant l’été 2021. Mais après la décision de rouvrir les frontières et d’accueillir les touristes uniquement par voie aérienne, le Maroc est-il toujours gagnant s’agissant des flux touristiques en provenance de l’Espagne?
La vérité qu’on veut absolument ignorer
Outre les touristes espagnols venant de la région de l’Andalousie et qui sont très nombreux à choisir de passer leurs vacances (ou même juste un week-end) dans la région de Tanger, il existe un nombre très considérable d’Européens et de ressortissants d’autres nationalités qui vivent en Andalousie (dans la province de Malaga notamment) et ont l’habitude de traverser le détroit de Gibraltar en réalisant un aller-retour Tarifa-Tanger, pour passer une belle journée de visite dans la capitale du Nord.
Le programme était simple et garantissait un revenu à différentes activités: balade dans l’ancienne Médina, le Cap Spartel, les grottes d’Hercule, achats de petits souvenirs et cadeaux dans les bazars et déjeuner avec une belle ambiance au restaurant La Mamounia avant de reprendre le fast-ferry et retourner vers Tarifa.
Cette opération avait lieu presque chaque jour et faisait vivre des centaines de familles Tangéroise.
Il y avait aussi ces nombreux navires de croisière qui programmaient leurs escales au port de Tanger-ville garantissant également des bénéfices à de nombreuses activités.
Malheureusement, avec cette décision de garder fermées les frontières maritimes, cette richesse reste en Espagne qui en profite allègrement.
Il faut reconnaître que dans la vérité, le peu de touristes qui se rendront à Tanger ou à Tétouan par avion ne vont bénéficier qu’à très peu de secteurs touristiques dans la région du Nord.
Et en attendant que les frontières maritimes soient définitivement rouvertes, les ruelles de l’ancienne Médina resteront désertes, ainsi que ses bazars et ses petits restaurants. Les guides continueront à siroter le thé ou un café noir sur les terrasses des cafés du Petit Socco, tout en rêvant de voir un paquebot faire de nouveau escale au port. Quant aux transporteurs touristiques et aux hôteliers, ils iront une énième fois renégocier leurs crédits impayés avec les banques et bien d’autres administrations et fournisseurs.
C’est malheureusement la réalité que tout le monde veut continuer à ignorer.
Donc prière de reconsidérer cette décision et de rouvrir rapidement le port de Tanger-ville.
A. REDDAM