Du dimanche 10 janvier jusqu’au dimanche 24, la température sera très basse, surtout la nuit. Elle sera ainsi de 4° mercredi prochain et enregistrant une moyenne de 8° durant les deux prochaines semaines.
Étant donné qu’on est en plein couvre-feu, avec restriction de sortir à partir de 21h, quel sort attendrait les centaines des SDF durant cette période de grand froid?
Aujourd’hui, c’est la question que se posent tous les habitants de Tanger et, bien sûr, de toutes les villes et les villages du Maroc.
Mais parlons de Tanger. Avant 2020, il y avait au moins des associations dont les membres sortaient chaque nuit dans les rues à la recherche des personnes sans domicile fixe pour leur offrir un repas chaud et des vêtements. Une aide qui sauve beaucoup de personnes de la faim, mais aussi, souvent, de la mort subite à cause du froid.
Cette année, à cause du couvre-feu, ces associations agissent toujours, mais restent obligées de le faire avant 21 heures. Or, tout le monde sait que c’est un peu plus tard qu’il devient facile de localiser les SDF, quand tout le monde rentre et il ne reste que eux dans les rues de la ville.
Le pire dans cette situation très particulière, reste l’absence (éternelle) des autorités responsables. A la mairie, ce dossier semble n’intéresser personne.
Suite à notre réaction auprès des responsables de la mairie, ces derniers nous ont répondu que ce problème ne dépend pas de cette institution, mais plutôt du ministère de la tutelle, celui de la solidarité sociale tout spécialement.
Or, nous savons très bien que la gestion des affaires de la ville de Tanger, comme d’ailleurs toutes les grandes villes du Maroc, est entre les mains du PJD. En plus, même ce ministère est aussi géré par une ministre du PJD, et d’ailleurs tout le gouvernement actuel l’est. Prétendre, au nom de la loi, que la mairie ne peut rien faire est tout simplement fuir une responsabilité.
La vie quotidienne des habitants d’une ville doit être gérée par le conseil communal et pas par un ministère. Même la Wilaya dans ces cas précis n’est pas à 100% responsable. Le Wali peut apporter son soutien, mais il n’est point le premier responsable, ni le ministre de l’Intérieur d’ailleurs.
Certaines lois doivent changer pour mieux répondre aux exigences des citoyens concernant certains cas très urgents.
On ne peut pas, dans une ville ne rien faire et rester sous nos couettes, au moment où d’autres citoyens risquent la mort.
Le maire n’arrête pas de parler du projet de la ville intelligente, alors que le premier signe d’une intelligence collective à la mairie serait d’abord de trouver des solutions rapides durant ces situations catastrophiques. Etre intelligent c’est d’abord être au service des citoyens et non pas dire que c’est à tel ou autre ministère d’agir. Certaines lois doivent être revues et corrigées.
Paradoxalement aussi, Tanger possède des salles de sports couvertes et bien d’autres établissements couverts qui peuvent servir de logements pour les SDF durant les intempéries.
Ne pas avoir déjà préparé un projet pour accueillir dignement les personnes sans domicile fixe est un acte irresponsable socialement et politiquement.
Le troisième paradoxe est que toute la ville, citoyens, associations et entreprises, sont pour soutenir financièrement et par une action directe une telle initiative. Ils attendent juste que les responsables réagissent dans ce sens.