Une commune urbaine et ses arrondissements sont également constituées de commissions formées d’élus qui sont chargés de suivre et contrôler un secteur parmi plusieurs constituant la vie quotidienne des populations.
Quand le citoyen contribuable vote des élus c’est pour  qu’ils veillent à son bien-être qui devient de leur responsabilité.
La propreté des quartiers, leur éclairage, l’organisation des commerces, ambulants et structurés, les espaces publics, etc.
Cependant, l’absence de ces actions dans la vie de tous les jours est devenue flagrante. Incapables, mal formés ou tout simplement écartés par la hiérarchie, les élus, et leurs commissions, sont loin d’assumer leurs rôles ou l’assument mais très mal.
Il n’y a qu’à observer les défaillances et les graves problèmes dont souffre la majorité des  quartiers de la ville.
En dehors de l’ancienne Médina entièrement réaménagée, la majorité des quartiers Tanger, anciens et modernes, sont dans un état de dégradation avancée. A différents niveaux.
Après les reportages sur les boulevards Pasteur et Mohamed V et les rues avoisinantes (Fès et Moussa Ibn Noussair entre autres), La Dépêche met le focus sur le quartier Msallah, l’un des plus anciens de la ville et actuellement le plus anarchique à cause d’un commerce ambulant et illégal très mal organisés.
Sans aborder le sujet de la vente de toutes les drogues et produits illicites (Msallah est devenu un vrai cartel de trafiquants), ce qui nous intéresse ici c’est d’abord cette transformation radicale et très dangereuse de ce vieux quartier jadis très calme.
C’est vers le milieu des années 1930 que les premières constructions ont commencé à voir le jour à Msallah. La mosquée a été bâtie en 1934-35, ainsi que les premiers petits immeubles à partir de la zone où se trouve le bâtiment de la poste et la villa du centre américain, jusqu’à l’immeuble du cinéma Lux et les premières maisons formant les ruelles portant toutes les noms des pays de l’Amérique Latine (Argentina, Colombia, Brasil, Uruguay, etc.), forment ensemble le noyau de ce grand quartier.
Sa population se constituait essentiellement de familles marocaines et espagnoles qui ont toujours cohabité ensemble dans une atmosphère faite d’entente et d’un sens de partage exceptionnels.
Jusqu’au début des années 1970, ce bon voisinage n’a jamais été ébranlé, ni fragilisé.
La communauté espagnole a commencé à quitter Msallah (et Tanger) durant cette même période et a été remplacée par des familles marocaines, en général du Fahs, zone périphérique de la ville qui voyait une bonne majorité des habitants de ses zones rurales venir s’installer dans ces différents quartiers.
Durant ces temps, Msallah a su garder son même rythme de vie normale, sa tranquillité et relativement son organisation commerciale…
Une situation stable jusqu’à la moitié des années 1990. Une période qui a transformé non seulement Msallah mais toute la ville. A partir de cette époque, un phénomène très étrange aux habitudes des Tangérois s’est installé dans la ville, chaque année de manière plus forte: le commerce ambulant!
Ce n’est pas nécessaire de faire des reportages pour décrire la situation actuelle de Msallah. Tous les Tangérois savent que ce quartier supportent une dégradation totale. A partir de 11 heures jusqu’à minuit impossible de circuler à bord d’un véhicule, même pas d’une bicyclett. En cas d’un accident ou d’un cas de maladie grave, une ambulance ne peut pas avoir accès à l’adresse de la personne dont la vie est en danger. En cas d’un incendie, le véhicule de la protection civile non plus. Msallah est un quartier totalement pris en otage pas les commerçants ambulants.
Et le pire est que le danger de l’incendie est devenu de plus en plus probable, à cause de deux phénomènes étranges qui ne devaient jamais être autorisés par les services communaux responsables. En effet, plusieurs rez-de-chaussée des maisons situées près de l’artère principale de Msallah ont été récemment transformés soit en petits restaurants utilisant plusieurs bouteilles de gaz à la fois, ou en magasins où sont stockées toutes les marchandises vendues dans la rue principale. Il s’agit principalement de tissus, de cartons, de livres et cahiers, de différents types de  plastique, d’articles fabriqués à base d’éponges, de liquides et autres produits inflammables.
Imaginons un court-circuit qui provoque un incendie dans un de ces rez de chaussée devenu magasin de stockage.
Un autre danger pousse aussi à tirer la sonnette d’alarme. Imaginons en effet qu’une de ces vieilles maisons abandonnées et qui représentent un danger éminent depuis des années déjà, s’écroule durant un jour de marché.
Combien de victimes allons-nous lamenter?
A Tanger personne n’est contre le commerce ambulant, mais tout a une limite. Il est temps de réorganiser ce fléau de manière à assurer une fluidité et une sécurité pour tout le monde.
A Msallah on peut vivre et laisser vivre!