Soucieux de prendre l’avis de la société civile et des représentants des secteurs d’activités qui ont un lien direct avec le projet de réaménagement de l’ancienne Médina de Tanger, le Wali Mohamed Mhidia a fait appel à ces derniers pour avancer positivement dans la réalisation de cet ambitieux programme. Mais a-t-il réagi tardivement ? Oui, estiment une bonne partie des Tangérois. Cette semaine, une commission a été constituée dans ce sens et ses membres se sont rendus dans les différentes zones de la Médina pour observer se qui s’y fait et donner leurs opinions relatives à certains chantiers. A la Wilaya, cette réaction est une réponse directe à une partie des gens qui critiquent ce grand projet. A la Wilaya on insistent : “jamais les critiques constructives n’ont été marginalisées, mais nous n’allons pas non plus nous arrêter sur certaines critiques qui ne se basent sur aucun fait réel et objectif“. C’est le cas, d’ailleurs, du rapport du président d’une association et des lettres qu’il a adressées à certains départements à Rabat leur expliquant que ce qui se passe au sein de l’ancienne Médina de Tanger, concernant la restauration de ses bâtiments historiques, serait, en fait, une opération pour effacer définitivement l’histoire et le passé de cette ville. Mais c’est désormais le cas concernant une bonne partie des Tangérois qui jugent ce travail horrible, spécialement concernant ces portes en bois qui ont remplacé les anciennes portes des magasins et des commerces. Au fond, tout le monde applaudit le projet de restauration de lancienne Médina, mais pas au point de lui faire perdre son âme. Faire de toutes les Médinas du Maroc une même copie est lamentable surtout concernant la Médina de Tanger qui a ses propres spécificités. Globalement, le projet de réhabilitation des bâtiments historiques de l’ancienne Médina de Tanger est une action à la fois extraordinaire et exemplaire. Car protectrice de ce passé. La vérité, le programme de réhabilitation de l’ancienne Médina de Tanger est un cas d’école, tant qu’il garde à ce trésor sa vraie valeur. En effet, il n’y a qu’à faire une comparaison entre la première partie du programme de la Métropole, qui était supervisé par l’ancien Wali, Mohamed El Yacoubi, et cette seconde phase dont le contrôle quotidien est effectué par l’actuel Wali Mohamed Mhidia. Tout Tanger atteste que la première phase avait été caractérisée par des erreurs lamentables un peu partout en ville. Preuves à l’appui, le très mauvais état des trottoirs des principaux boulevards de la ville (Pasteur, Mohammed V, Mohammed VI, etc.), en plus du mauvais choix de ces palmiers dont plusieurs sont morts. On se rappelle tous aussi que durant l’ère El Yacoubi un premier projet de restauration des ruelles de l’ancienne Médina avait été effectué, mais sans prendre en considération l’importance de changer les voiries de toutes les ruelles, ni de réaménager les façades des bâtiments et remplacer les vieux rideaux et les vieilles portes des magasins par des matériaux unifiés et de bonne qualité. Bref, jusqu’à aujourd’hui, ce qui se fait durant cette seconde phase du programme de réhabilitation de l’ancienne Médina de Tanger est meilleur que ce qui a été réalisé durant la première étape. Ce n’est point une comparaison entre les deux Walis, mais bien entre les deux phases de ce grand projet dont l’objectif essentiel est de redonner à Tanger sa vraie valeur. Concernant certains retards observés ici et là, faut-il rappeler qu’ils sont tout à fait logiques. Pour expliquer la situation, rappelons qu’il existe de nombreux intervenants qui sont obligés de travailler ensemble, souvent dans des ruelles très étroites ne facilitant pas la tâche. Il y a aussi le facteur du mauvais temps et des pluies qui obligent à arrêter les travaux durant un certain temps. Cela explique, concernant la pose des nouvelles voiries, par exemple, pourquoi il y a eu des retards et même des inondations partielles, des coupures d’eau qui ont duré quelques jours et rendu la vie difficile aux habitants de ces ruelles. Dans certaines autres ruelles, des riverains se sont même plaints de l’apparition de rats et souris car on avait creusé pour changer les voiries et arrêté les travaux durant un jour ou deux (voire plus) à cause des pluies. Certes une pareille situation est insupportable et difficile à supporter, mais malgré toutes les difficultés ces problèmes sont résolus. L’important est que ce projet avance bien en dépassant toutes les difficultés grâce à la synergie que Mohamed Mhidia a su créé entre tous les intervenants Aujourd’hui, en dehors de ce problème des portes en bois, une grande partie des Tangérois se dit fière d’avoir un quartier de mieux en mieux bien aménagé, présentant des bâtiments historiques très jolis à admirer. Une autre partie, de plus en plus nombreuse, est contre ce qui se fait et insiste à ce qu’on garde à Tanger son carac.
Aujourd’hui, en dehors de ce problème des portes en bois, une grande partie des Tangérois se dit fière d’avoir un quartier de mieux en mieux bien aménagé, présentant des bâtiments historiques très jolis à admirer. Une autre partie, de plus en plus nombreuse, est contre ce qui se fait et insiste à ce qu’on garde à Tanger son caractère et sa vraie histoire. Le débat est lancé.
A. REDDAM