Comme je l’écris depuis 2018, il semble bien qu’on soit entrés définitivement en récession. La baisse des rentrées fiscales est en effet un signe qui ne trompe jamais. Et du coup, on préconise d’augmenter les impôts, ce qui transformerait le désastre en cataclysme.
Sachez qu’une récession est créée par une baisse du revenu disponible des ménages, et les faire baisser encore plus par un accroissement de la pression fiscale cumulé à l’inflation transformerait à coup sur cette récession en dépression.
N’ayant pas la vaste culture économique de notre Directions des Impôts et du budget: peuvent-ils me citer un seul cas dans l’histoire économique où une augmentation des impôts ait réduit le déficit budgétaire ?
En me grattant la tête, je n’en connais pas.
Et pourquoi ?
Élémentaire mon cher Watson, cela revient à transférer de l’argent de celui qui crée de la valeur à celui qui en détruit. Ce qui est la façon la plus certaine de se ruiner.
Toutes mes préoccupations, mes remarques et mes idées noires vont vers les politiciens et les élus.
Laissons donc ses balivernes, niaiseries et venons-en à l’essentiel.
La récession qui vient sera-t-elle déflationniste ou inflationniste ?
Comme dirait notre Wali de Bank Al Magrib, M. JOUAHRI, dans une récession, les pressions inflationnistes reculent et la banque centrale peut baisser ses taux, ce qui soulage les débiteurs.
Mais il existe un autre cas de figure, beaucoup plus dangereux, celui de la récession inflationniste dont le scenario est : le prix du pétrole se met à monter pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la récession et tout à voir avec le fait que l’offre est insuffisante. Du coup, le déficit budgétaire explose, le pays a des comptes courants déficitaires, la monnaie baisse, les taux d’intérêts montent, les marchés obligataires s’écroulent. Ceci est MATHÉMATIQUE puisque Bank Al Magrib ne peut pas imprimer du pétrole.
Mes cher(e)s lecteur(trice)s vous voyez bien ou plutôt vous vivez bien la relation entre le prix du pétrole et la hausse des prix de détail.
Tout dépendra de l’évolution des prix de l’énergie dans les 2 ou 3 trimestres qui viennent, qui devrait ressembler à l’évolution des mêmes prix depuis 75 ans avec des Cycles de 25 ans (1950, 1975, 2000). La prochaine en 2025.
Logiquement, le prix devrait passer de 80$ où il est aujourd’hui à … 150, voir à 300$.
Dans ce cas-là, nous nous retrouverions avec une inflation supérieure à 20 % et je crains que des taux à 3,5 à 4% sur les obligations à moyen terme du Trésor n’apparaissent comme quelque peu …insuffisantes, et je n’ose même pas songer aux déficits budgétaires intérieurs et extérieurs de notre pauvre pays.

Et je tiens ici à souligner le vrai problème qui nous attend et qui ne sera que le résultat de politiques budgétaires devenues folles.
Car le bilan de l’état ne servait que d’amortisseur et d’année en année la dette publique ne cessait de monter, jusqu’au moment où chacun se rendra compte que notre pays est devenue insolvable.
Exemple:
La Dette publique (État et Offices publiques) est approximativement égale au PIB de 2022 (1.330 Milliards DH). Le taux de croissance 2022 était de 1,3% et le taux d’intérêt de la dette est en moyenne autour de 4%.
Effet boule de neige, le taux d’intérêt (4%) est supérieur au taux de croissance (1,3%). C’est comme si vous avez emprunté à un taux moyen de 4% pour réaliser votre projet alors qu’il ne vous rapporte en moyenne que 1,3%. 
On se surendette [(4%-1,3%)*1.330 Milliards DH], soit 35,91 Milliards DH, juste pour payer les intérêts de la dette. C’est ce qu’on appelle en économie le Déficit primaire, une Trappe à Dette, ceci est DANGEREUX.
Pour votre gouverne, notre taux de croissance ne dépasse rarement les 3%. 
Concevez que chaque année en se surendette au minimum de 1% du PIB, vous assimilez maintenant la notion d’amortisseur du bilan de l’état.
Et à un moment, notre état ne pourra plus se financer, et c’est ce qui est arrivé en Argentine.
Le président argentin Javier MILEI a dit, au delà de son discours enflammé et disruptif au Forum de DAVOS, dernièrement:
• Lorsque vous dépensez votre argent pour vous-même, vous le faites judicieusement.
• Lorsque vous dépensez votre argent pour les autres, vous minimisez les coûts.
• Lorsque vous dépensez l’argent des autres pour vous-même, il y a du gaspillage.
• Le pire, c’est de dépenser l’argent des autres pour les autres. C’est pour cela que l’État n’est jamais efficace.
Voilà en un résumé lapidaire la réalité économique de la dépense.
On fait toujours beaucoup plus attention quand c’est son argent que l’on dépense pour soi.
La tendance des politiciens et des élus, c’est de faire la générosité aux uns, avec l’argent des autres, mais surtout pas avec le sien.
Au bout du compte cela ne marche JAMAIS, VRAIMENT JAMAIS et INDUBITABLEMENT JAMAIS. C’est aussi MATHÉMATIQUE.
Il ne s’agit pas de dire qu’il ne faut pas aider ou soutenir. Il s’agit de dire qu’un Etat ne peut et ne doit intervenir que lorsque l’individu n’est en aucun cas en capacité de pourvoir à ses propres besoins, ce qui exclut le droit à la paresse. Nous avons et nous confondons depuis trop longtemps, la solidarité nécessaire, avec l’assistanat économiquement mortifère.
Voici donc une bonne leçon d’économie, simple à rappeler à nos gouvernements, aux partis politique, etc … 
Réellement, on sera meilleur que des milliers de sbires qui ne voient pas venir grand-chose.
Pour conclure et pour rappel …
L’inflation, c’est de subventionner avec de l’argent qui n’existe pas des dépenses qui ne rapportent rien.
Et si l’on sait que la dette est le carburant de la finance et des usuriers. Est ce qu’on comprend alors pourquoi autant d’endettement et au profit de qui ?
Si l’on sait qu’un pays très endetté est un pays soumis à ses créanciers, alors on comprend pourquoi on perd sa souveraineté.
La première des choses qui devraient être demander, c’est un audit des dépenses de l’Etat. Un audit de:
• Que s’est-il passé ?
• Qu’elles ont été les erreurs commises et à quels moments ?
• Qu’elles ont étés les conséquences de telles erreurs, prises par qui, sous quel gouvernement ?
Notez bien que si cet audit, on l’avait, je vous parie que l’ensemble de la classe politique serait en ruine. Car on aurait une démonstration tellement probante de leurs incompétences.
Tout cela me désole beaucoup, mais encore une fois, il vaut mieux la fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin.

Oussama OUASSINI 
L’homme qui murmure aux oreilles des Hommes d’État