Larache reste une ville exceptionnelle. Rien qu’avec ses tombes, elle peut attirer des milliers de touristes et visiteurs qui s’y rendent pour se recueillir sur les tombes de leurs ancêtres.
On ne s’en rend pas compte, mais les cimetières juif et chrétien de Larache sont un patrimoine et une valeur ajoutée en matière de promotion touristique de la ville.
Sans le vouloir, certains défunts font une bonne promotion de Larache, un peu partout dans le monde. Une action que les vivants oublient souvent de faire !
1er Exemple. Il y a quelques jours, la ministre israélienne des Transports, Miri Regev, en visite officielle au Maroc, s’est déplacée à Larache pour se recueillir sur la tombe de son grand-père.
La ministre a “découvert la maison où son père, Felix Siboni, a grandi jusqu’à l’âge de 7 ans, dans le quartier de Soco Chico. Elle a été guidée par un appel vidéo avec son père qui était en Israël. Regev a été chaleureusement accueillie par les voisins, et son père a décrit avec précision tous les commerces de la rue. Elle a également rencontré l’employeur de son grand-père au port, Salomon Siboni. Miri Regev a aussi retrouvé la tombe de son arrière-grand-père, Eliyahou Siboni”. Cette information a été diffusée le même jour par la chaîne TV i24 News.
“C’est un accomplissement complet pour moi de visiter en tant que ministre au sein du gouvernement israélien la ville natale de mon père”. “J’ai été particulièrement émue lorsque j’ai eu le privilège aujourd’hui de prier et de dire le Kaddish sur la tombe de mon arrière-grand-père, peu de temps après son décès. Je ne sais pas à quand remonte la dernière fois que le Kaddish a été prononcé ici avec un minyan. C’est un grand privilège”, a conclu la ministre dans sa déclaration à la chaîne hébreu.
2ème exemple:
Dans le cimetière chrétien de Larache, une minuscule tombe chaulée, dépouillée et austère, sans croix ni symbole, évitant de justesse le précipice et regardant la mer. Un mythe y repose depuis avril 1986: l’écrivain Jean Genet.
Juste à côté, un autre grand écrivain amoureux du Maroc a lui aussi choisi de s’y reposer éternellement depuis juin 2017. Il s’agit de l’espagnol Juan Goytisolo qui a choisi d’être  inhumé dans le cimetière marin espagnol de la ville.

Plusieurs amis des deux écrivains, ainsi que les familles de nombreux défunts juifs et chrétiens, visitent Larache pour se recueillir sur les tombes de leurs proches.
Et comme la ministre israélienne, ils ont tous l’opportunité de revisiter la ville ou de la découvrir pour la première fois.

Llala Mennana Al Mesbahiya, sainte patronne de la ville de Larache, attire elle aussi à son mausolée des centaines de fidèles qui font le voyage à Larache à la recherche de sa “baraca”.

Larache a ainsi toutes les chances de son côté pour se développer touristiquement et attirer des milliers de visiteurs. Elle possède tous les atouts pour réussir: culturel, historique, archéologique, naturel…
Larache possède en plus le plus beau site archéologique du Maroc, Lexus, l’un des beaux Oued de la région, qui porte le même nom, et la ville est elle-même un musée ouvert au ciel présentant des bâtiments historiques d’une beauté indélébile.
La jeunesse Larachoise fait beaucoup d’efforts pour développer la ville jusqu’à devenir véritablement un pôle d’attraction culturel et touristique. Et la particularité de Larache est que même les morts font cet effort pour qu’elle progresse.
Cependant, ce n’est pas le cas pour certains vivants qui n’ont aucune idée sur la valeur de cette magnifique ville.
A.R.