L’entreprise affirme être contrainte de recourir à des carburants plus polluants en raison du “paradoxe” que son coût soit actuellement 50% inférieur
Baleària réduira l’utilisation de gaz naturel dans ses navires compte tenu du «désavantage concurrentiel franc» dans lequel la compagnie est impliquée, qui suppose une augmentation de 600% du coût de ce type de carburant, le plus cher au monde .les marchés de l’énergie actuellement et en même temps les moins polluants.  C’est ce qu’annonce le président de la compagnie maritime, Adolfo Utor, dans un article d’opinion publié aujourd’hui par Levante-EMV, dans lequel il remarque que Baleària a été “le premier” à naviguer avec ce type de propulsion en Méditerranée, le détroit de Gibraltar et des îles Canaries après avoir investi plus de 380 millions d’euros dans une flotte de neuf navires « éco-efficients » propulsés au gaz naturel liquéfié (GNL).

Utor dénonce qu’au cours des douze derniers mois le prix du GNL a « monté en flèche » de 600 % et qu’il dépasse actuellement les 110 euros MWh, tandis que le carburant « reste inférieur à 40 euros MWh », ce qu’il considère comme un « cruel paradoxe », puisque « celui qui pollue le moins paie plus », ajoute le patron de Baleària.

Décision “temporaire”

Le président de la compagnie maritime précise également dans l’article que la situation “met en danger la viabilité” de la compagnie et que “malheureusement” les oblige “à limiter la consommation de GNL”.  Pour cette raison, il a ajouté qu’en dépit d’avoir « résisté jusqu’au 30 septembre dernier, nous nous trouvons à ce stade dans l’obligation et la responsabilité de prendre cette décision temporaire pour minimiser notre perte de compétitivité ».
Ainsi, si les huit navires propulsés au GNL continueront à fonctionner, ils le feront désormais en consommant « dans une moindre mesure et toujours pendant les séjours au port », grâce à leur double motorisation qui leur permet de « combiner gaz et carburant gasoil, combustibles utilisés principalement dans la navigation maritime ».  La “mesure exceptionnelle” sera maintenue, a ajouté Utor, “jusqu’à ce que les coûts du GNL se normalisent”.
À cet égard, Utor a souligné que le scénario actuel doit être “extraordinaire et temporaire”, ce avec quoi les experts sont d’accord, qui prévoient “un retour à la normalité à moyen terme”.  D’ici là, et malgré la mesure adoptée, Baleària assure qu’elle continuera à travailler pour améliorer cette technologie.
« Nous n’avons en aucun cas remis en cause notre engagement ferme sur ce carburant de transition vers une décarbonation totale, en même temps que nous travaillons sur de nouveaux projets liés à l’hydrogène vert, l’énergie du futur.  C’est notre conviction et notre ferme engagement.  Baleària maintient son cap vert », conclut le président.