Tout le monde connait le féminisme, ce mouvement est devenu aujourd’hui très médiatisé et politisé, mais connaît-on vraiment son but et son concept?
Le féminisme est un mouvement qui se constitue d’un ensemble d’idées philosophiques qui ont comme but d’établir l’égalité politique, économique, culturelle, sociale et juridique entre les hommes et les femmes. Ce mouvement a connu des hauts et des bas au fil des années, et il est de nos jours à sa troisième vague, intitulée «le féminisme intersectionnel», qui est en faveur de toutes les minorités du monde entier et qui soutient la différence, que ce soit la différence religieuse, raciale, ou sexuelle.
Ce mouvement est de plus en plus mal compris par la majorité, quelques hommes commencent à penser que le féminisme a comme but de supérioriser la femme et à inférioriser l’homme, ce qui est faux, car il ne faut pas confondre le féminisme et «quelques féministes», certes il existe des féministes qui ont ruiné la réputation de ce beau mouvement en voulant à tout prix rabaisser les hommes, mais une vraie femme féministe sait que l’homme a lui aussi besoin de féminisme dans sa vie. Pourquoi? Car l’homme souffre également en silence dans les sociétés du monde entier, mais surtout au sein des sociétés des pays du tier monde comme le Maroc.
La femme subit dans le monde entier, mais focalisons-nous maintenant sur la souffrance de la femme marocaine; cette dernière est non seulement victime de sexisme, de discrimination, de harcèlement sexuel, de viol, et d’injustice, mais également victime de la patriarchie qu’on lui a gravé dans son cerveau dès sa naissance.
La moitié des femmes marocaines sont malheureusement victimes de leur propre mentalité, les femmes aussi peuvent être sexistes envers elles-mêmes sans même s’en rendre compte, les femmes se jugent au lieu d’être soudées, l’ennemi de la femme marocaine est elle-même malheureusement, mais ce n’est pas de sa faute, car elle vit au sein d’une société qui est dominée par la masculinité.
Le féminisme est plus qu’un mouvement, le féminisme est là pour faire comprendre aux femmes qu’on ne peut pas atteindre nos objectifs si on n’est pas soudées, ou est la solidarité féminine?
La plupart des femmes marocaines voient les autres femmes comme une «concurrence» au lieu d’apprendre d’elles, de les encourager, et d’être solidaires entre elles.
En ce qui concerne l’homme, il est en effet aussi victime du système patriarcal, car ce dernier lui a fait comprendre dès sa naissance que son rôle dans la société est de fournir, d’être fort, et d’être sans défauts. Plusieurs hommes ont également été victimes de viols et n’osent pas le dire, ils se tournent dans certains cas vers la violence car c’est le seul moyen pour eux de reprendre leur autorité et leur confiance en soi.
On met beaucoup de pression sur l’homme, il est tout le temps stressé et la société ne lui permet pas de montrer ses émotions et de s’exprimer, car ceci est malheureusement considéré comme un trait «féminin».
Cette mentalité est non seulement masculine, mais également très toxique pour les deux sexes, cette dernière s’appelle en fait «Le rôle des genres», ce qui veut dire comment la société aperçoit les différences entres les hommes et les femmes dans le comportement social. On peut dire que les rôles de genres sont ce que la société considère comme comportement «normal» et «acceptable» des hommes et des femmes.
Un petit exemple: la couleur bleue est considérée comme masculine alors que la couleur rose est féminine, dès l’enfance, la société presse les enfants en faisant comprendre aux petits garçons que les hommes ne pleurent pas, que les filles n’ont pas le droit de jouer au ballon de foot, que le garçon ne peut pas jouer avec une poupée…
Ceci reste un sujet infini et vaste, ce qui compte pour le moment, c’est de réveiller la société marocaine et lui faire comprendre que l’idée du féminisme est très importante, le Maroc a besoin du féminisme, il est temps que l’homme et la femme comprennent qu’ils ont besoin d’être solidaires pour vaincre le vrai monstre qui détruit notre société: le patriarcat.
Par Sarah Temsamani (Stagiaire)