Roudanya Rahma El Houssig, Hajar El Moustaassime, Reeda Boudina, Ziyad El Mansouri, Aziz Oumoussa et ses trois élèves Ahmed Khiri, Anass Elkho et Kamal Afassi nous invitent à découvrir un horizon plein de talents…
Avec ce New Breath de INBA Generation, Gallery Kent a décidé de jouer la carte de la diversité et de placer au-devant de sa scène des jeunes artistes qui, même s’ils ont suivi les cursus et ont été lauréats du même Institut national des Beaux-Arts de Tétouan, proviennent d’horizons aussi différents que ceux vers lesquels ils s’acheminent. L’avenir est riche d’une myriade de promesses, une mosaïque de talents à rencontrer !
La jeune Roudanya Rahma El Houssig présente, avec une rare dextérité et un coup de pinceau de maître, un monde qui pourrait s’apparenter à ce que l’on appelle l’envers des choses : elle explore un temps et une symbolique qui s’approchent de ceux que l’on trouve dans les rêves. Son œuvre actualise le surréalisme en donnant au mouvement une tonalité très contemporaine, de celle que l’on trouve dans les films de vidéo d’art de Randa Maroufi, par exemple, ou dans les romans de Haruki Murakami : où un léger suspens, ainsi qu’un discret décalage avec le réel, révèlent toute la complexité de celui-ci.À travers une déclinaison d’images très classiques de la féminité, comme des figurines de mode, Hajar El Moustaassime construit un discours féministe et écologiste on ne peut plus dans l’air du temps. Ses élégantes s’émancipent à l’aide de roues et de fils de cuivre qui leurs déroulent un chemin bien loin des platebandes des patriarcats. Notre jeune artiste est née et vit à Marrakech.
Reeda Boudina vient du street-art, qu’il a domestiqué à l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan pour faire entrer ses créations à l’académie : avec un subtil travail sur le mouvement, les transparences et les effets de matières, le jeune Meknessi, qui maintenant vit entre Rabat et Salé, sculpte la pure forme d’une façon plus radicale que ne l’aura jamais faite son précurseur Mohamed Melehi. D’une étrange manière, ce jeune artiste s’avoue hanté par la forme au point de travailler, aujourd’hui, sur l’influence liée à l’architecture brutaliste qui, de son sceau élitiste et austère, a tant marqué les paysages du Maroc des années 60 aux années 80.
Ziyad El Mansouri est beaucoup plus sanguin et va puiser son inspiration dans les puissants contrastes de l’expressionnisme, qu’il mâtine d’une réelle tendance surréaliste. Edvard Munch crie à son oreille et le jeune artiste rifain dresse ses grandes toiles traversées par la même névrose qui fait chanceler notre époque : par sa technicité et son savoir-faire, par sa sensibilité à fleur de propos et sa délicatesse écorchée, Ziyad El Mansouri ramène les vertiges du début du XXe siècle dans les débuts incertains de notre millénaire.
L’enseignant de bande dessinée Aziz Oumoussa, que tous les amateurs du neuvième art marocain connaissent, bénéficie au cours de cet événement d’une Carte blanche qui lui permet de dévoiler ses œuvres les plus récentes, des toiles créées à partir de carnets de voyages, et de présenter les planches de bandes dessinées de trois de ses élèves diplômés, distingués par leur virtuosité : Ahmed Khiri, Anass Elkho et Kamal Afassi.
Par ce New Breath et la pérennisation de l’événement INBA Generation, Gallery Kent affirme son attachement à accompagner les travaux des jeunes talents du Maroc, tout en suivant l’évolution de leur travail et en valorisant celui, remarquable, de l’enseignement dispensé par l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan. Une façon pragmatique et efficace de s’inscrire dans son temps, celui toujours renouvelé d’une jeunesse prête à conquérir tous les possibles que lui promet son monde.
Vernissage le 30 janvier 2021 à 18h. L’exposition durera jusqu’au 06 Mars 2021.