Mais qu’arrive-t-il à une partie des habitants de Tanger et pourquoi est-elle devenue d’un anticivisme si flagrant ?
Le comportement de certaines couches sociales appelle à une profonde réflexion. Depuis une décennie, le gouvernement, sous les directives royales, multiplie la réalisation des projets urbains, des infrastructures et travaille continuellement dans plusieurs chantiers de réaménagement redonnant à Tanger sa valeur comme ville vitrine du royaume.
Les projets réalisés dans ce cadre sont très nombreux et connus de tout le monde. Ils ont  été appréciés en général par tous.
La Casbah et les ruelles de l’ancienne Médina laissent ébahis les touristes. Le projet relatif à leur réaménagement est applaudi par la grande majorité des Marocains et des étrangers qui y habitent ou la visite comme touristes.
Les musées sont extraordinaires et rajoutent une valeur culturelle et artistique que la Médina avait bien perdu. Bab El Bhar, la falaise de Hafa, le quartier de Sidi Bouqnadel, Riad Sultan joliment converti en centre culturel, le cinéma Alcazar splendidement restauré, etc.
Une revalorisation de cette partie de la ville qui a coûté des centaines de millions de Dirhams.
Mais bien d’autres efforts ont été également réalisés ailleurs, notamment depuis le port Tanger-Ville avec la construction de la Marina jusqu’à cette corniche s’étalant sur plusieurs kilomètres de la baie de Tanger. Là aussi un budget colossal a été dépensé pour réaménager cette partie de la ville moderne le long du boulevard  Mohammed VI, principal boulevard après ceux de Pasteur et de Mohamed V.
La corniche a été aménagée dans le cadre de la construction de nombreux parkings souterrains, solution à un besoin insistant en espaces de stationnement. En matière de design, certains aiment cet espace et d’autres pas du tout. Mais tout le monde est d’accord que c’est un effort considérable qu’il faut bien protéger.
Or, malheureusement, ce n’est pas le cas. Les actions de vandalisme attaquant la corniche de Tanger ont entièrement saccagé ses infrastructures, ses tours en verre,  ses lampadaires et même le carrelage de son sol.
Aménagée il y a quelques années à peine, aujourd’hui la corniche paraît vétuste et vieille de cent ans. A qui la faute? Certains diront que la responsabilité de bien gérer cet espace fait partie des prérogatives de la commune, ce qui est tout à fait naturel.
Mais aujourd’hui, la vraie question que tout le monde doit poser est de savoir qui est responsable de la dégradation totale de cette corniche.
Réponse: le propre citoyen inconscient que finalement ces installations et ces infrastructures lui appartiennent et c’est d’abord lui le premier responsable de les protéger et de les conserver en bon état.

Le civisme, du mot latin civis, désigne le respect et le dévouement du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit ainsi que le respect de ses conventions et de ses lois. Cet ensemble de règles écrites ou non écrites, de normes sociales, vise la régulation de la vie en société et facilite la vie en groupe.
Le terme civisme s’applique dans le cadre d’un rapport à l’institution représentant la collectivité : il s’agit donc du respect de la « chose publique » et de l’affirmation personnelle d’une conscience politique. Le civisme implique donc la connaissance de ses droits comme de ses devoirs vis-à-vis de la société.