Le développement social et économique, qui a pris des dimensions assez importantes à Tanger, durant les dernières années, a besoin d’être accompagné par celui d’un tissu associatif portant une vision stratégique de la même importance, mais surtout très fort.
Cependant, malgré leur nombre et la diversité de leurs champs d’action, les associations locales ont toutes en commun le fait d’être placées (ou classées) dans un second rôle qui n’a pratiquement presque aucune influence.
Sans entrer dans les détails relatifs aux raisons derrière l’absence quasi totale des centaines de petites associations de quartier qui naissent aujourd’hui autour d’un projet et disparaissent le lendemain sans le pérenniser, interrogeons d’abord ces grandes associations (Observatoires, Fondations et autres ONG) sur la réalité de leur inefficacité totale quand elles traitent des sujets aussi sensibles que la protection de l’environnement, des forêts ou encore du patrimoine historique de la ville.
Pourquoi ces associations qui obtiennent des soutiens financiers et des budgets assez importants, se limitent-elles à écrire et publier des rapports adressés aux autorités responsables, mais sans jamais dépasser ce stade?
Pour reformuler la question d’une manière un peu plus directe, on se demande à quoi servent tous ces rapports (même s’ils sont objectifs et constructifs) s’ils finissent tous dans les archives des différentes administrations sans être que rarement une référence à prendre en considération pour résoudre les graves problèmes de la ville?
Au fond, il s’agit d’un problème de mentalité qu’il est temps de résoudre. Par manque de formations adéquates, hiérarchiquement nos dirigeants ne se respectent que très peu. A quelques exceptions faites, le boss ne respecte que peu son subordonné. Cette situation existe partout, du plus haut au plus bas de l’échelle et dans la majorité absolue des administrations. C’est aussi une réalité dans la relation entre une administration et une autre et par ricochet avec les différentes associations qui représentent, pour de nombreuses administrations, une sorte de petit caillou dans la chaussure.
Oui, en général les associations gênent et dérangent les administrations avec leurs rapports, critiques et suggestions.
Certes durant les grands rendez-vous les rassemblant autour de bons verres de thé et des cornes de gazelles, les uns et les autres s’échangent les éloges, les signes de soutien et des encouragements. Mais au fond, leur relation se résume dans ces études et rapports souvent gardés et oubliés dans les archives.
Et puis il y a aussi ces associations « travaillant » en « coopération » avec des ONG étrangères (surtout espagnoles) qui financent en grande partie leurs projets, et dont on n’entend parler que très rarement sur la scène locale. Quels sont finalement les résultats de leurs actions sur le terrain? Des petites formations sans aucune base scientifique, plus un soi-disant diplôme dont la valeur ne dépasse pas le coût du papier cartonné.
Voici donc un domaine où il y a tout à revoir si on veut réellement que Tanger soit une vraie grande ville, bien développée et forte.
Tanger a, bien sûr, besoin de son tissu associatif mais autrement!
A.R.