Dans le cadre de son développement global, Tanger s’est dotée d’importants établissements artistiques et culturels. Des musées qui redonnent une nouvelle vie à d’anciens bâtiments historiques, comme la prison de la Casbah, ou Borj Dar Baroud abritant désormais un fantastique musée de miniatures à ciel ouvert. La ville a aussi connu la construction du palais des arts et d’autres établissements ont été également remis en valeur. Maintenant reste à savoir comment cette offre artistique et culturelle va-t-elle être gérée et surtout par qui? Car si après tant d’efforts et d’énormes budgets qui ont été consacrés à ces bâtiments, on les donne à n’importe qui et au premier venu pour les gérer n’importe comment, il vaut mieux alors les garder fermés. Les Tangérois ont enregistré avec une grande désolation et amertume la grande faiblesse qui a caractérisé la gestion d’importantes institutions culturelles passée (entre clans et amis) sans aucune expérience dans ce domaine. En effet, il ne suffit pas d’être ou de prétendre être écrivain ou poète pour avoir la capacité et le savoir-faire nécessaires pour bien gérer un centre culturel ou un musée. Etre artiste aide certainement un directeur d’un établissement artistique à voir mieux ses programmes. Mais ce n’est pas suffisant. Si on veut une industrie culturelle qui rapporte et participe au développement global de la ville et du pays, on doit nécessairement mettre le bon gestionnaire au bon poste et tant mieux s’il est aussi artiste. Il n’est donc plus permis de compter sur des bras cassés qui arrivent à ces importants postes grâce au favoritisme. Tout est en train de changer à Tanger, espérons que les mentalités aussi.