Plusieurs voix se sont élevées récemment pour condamner la manière dont est gérée la restauration de l’ancienne Medina de Tanger. Les réseaux sociaux pullulent de photos et de commentaires refusant catégoriquement qu’on touche à cette partie de la ville. Certains critiquent des retards et des erreurs commises ici et là dans la mise en œuvre de ce programme. C’est compréhensible. Mais d’autres affichent un refus catégorique et surtout inexplicable.
Il s’agit entre autres de certains responsables d’associations qui se croient les “parrains” de la ville et les protecteurs de son patrimoine historique. Ils croient tellement à ce rôle de Zorro de Tanger qu’ils se permettent de tout critiquer et d’attaquer tous les responsables qui sont en charge de cet ambitieux projet.
Parmi ces Zorro des temps modernes, le “patron” d’une association bien connue à Tanger pour son rôle efficace et efficience durant les années 90, mais qui a disparu de la scène depuis que ce personnage règne sur son trône et ne veut plus le quitter.
Le président de cette malheureuse association, qui défend aussi les zones vertes de la ville, bien qu’il soit parmi les premiers habitants des villas construites à la place des arbres centenaires de Achaba, est sorti de son long et profond sommeil pour attaquer le projet de la restauration des ruelles de l’ancienne Médina.
Pour lui, il ne faut rien toucher et laisser tel quels les bâtiments et maisons qui tombent en ruine. Juste au nom du patrimoine historique qu’il faut sauver (mais sans toucher). N’est-ce pas un peu absurde?
Le président de ladite association est d’accord pour restaurer ces bâtiments de l’ancienne Médina, mais de manière à ce qu’elles redeviennent comme ils étaient durant l’époque de l’ère internationale de Tanger. C’est comme si actuellement, les autorités de la ville sont en train de tout démolir pour bâtir de nouvelles constructions changeant entièrement le caractère historique de cette Médina. Or, ce n’est pas vrai ! Bien au contraire. Selon plusieurs experts participant à ce projet, des ingénieurs et des architectes, l’idée est de protéger ce patrimoine en le gardant intact, sans jamais déformer, ni remplacer l’ancien par du nouveau.
Sans entrer dans les détails du petit rapport diffusé par le patron de cette pauvre association, faut-il rappeler que tout ce qui se réalise dans le cadre de ce programme respecte à la lettre les normes de la protection des bâtiments historiques de la ville. Ce projet les mets même en valeur et c’est son seul objectif.
Où il est le problème si des portes de certains magasins sont changées pour être identiques ? Où il est le problème si le blanc, comme couleur, domine un peu partout ? Où il est le problème si tous les bâtiments historiques sont restaurés et sauvés de la ruine ?
La vraie question à poser : faut-il sauver l’ancienne Médina ou la laisser abandonnée et continuer à pleurnicher encore et dire que personne ne fait rien dans cette ville ?
Sans doute que la pleurnicherie rapporterait plus aux pleurnicheurs ! Et c’est pourquoi la majorité absolue des Tangérois, qui ont lu le rapport du président de cette association, l’ont catégoriquement refusé et fortement critiqué.
A La Dépêche, on ne dit pas n’importe quoi. Après la lecture de cet abominable rapport, la rédaction a contacté plusieurs acteurs de la société civile, dont des membres de cette association. Tous étaient contre ce délire et la majorité ont souligné que l’auteur de ce rapport ferait mieux
de présenter sa démission et de laisser les jeunes rendre à cette association sa vraie valeur.
A. REDDAM