Il y a exactement un an, à la veille du vote à l’Assemblée générale des Nations unies de la résolution exigeant la levée du blocus économique des États-Unis contre Cuba, nous dénoncions dans ce journal que l’application extraterritoriale de cette politique avait atteint des niveaux d’agression sans précédent, avec les 243 mesures prises par le président Donald Trump dans le but de perfectionner le siège économique et de couper toutes les sources de revenus de l’économie de l’île caribéenne.

Le 23 juin 2021, la résolution rejetant le blocus de Cuba a une nouvelle fois reçu le soutien massif de la communauté internationale, avec 184 voix pour, deux contre (les États-Unis et Israël) et trois abstentions (Colombie, Brésil et Ukraine). Cette résolution s’ajoute aux 28 résolutions adoptées consécutivement depuis 1992, date à laquelle cet organe de débat a commencé à voter annuellement.

Ignorant les demandes soutenues de la communauté internationale, les souhaits de la majorité de la communauté cubaine aux États-Unis et ne tenant pas ses propres promesses électorales de soulager tant de barbarie, l’Administration Biden a embrassé dès le premier jour la politique criminelle qu’elle a héritée de son prédécesseur.

Comme le reste du monde, Cuba traverse une situation économique tendue, influencée par la crise mondiale, la flambée des prix des carburants, des aliments et des transports, à laquelle s’ajoutent les effets de plus de deux ans de pandémie. A cela s’ajoute l’impact du blocus nord-américain contre notre pays, brutalement renforcé dans le cadre de Covid-19, sur la base des mesures très agressives de l’Administration Trump, qui sont toujours en vigueur.

Bien qu’elle ait réussi à surmonter la pandémie, qu’elle soit le seul pays d’Amérique latine à disposer de trois vaccins développés localement contre le Covid-19 et qu’elle occupe la première place mondiale par habitant de la population vaccinée contre le virus Cov-2 du SRAS (y compris les enfants à partir de 2 ans), Cuba est confrontée à de graves difficultés commerciales et financières (causées par le recrudescence du blocus) en matière d’accès aux médicaments et aux aliments, à la poursuite de la persécution financière et des carburants à des moments critiques pour l’achat d’intrants et de matières premières et l’approvisionnement en énergie.

La froide insensibilité de Biden face aux pénuries auxquelles Cuba a dû faire face durant cette période, lui a permis d’identifier dans la pandémie un allié dans la tâche de réaliser le désespoir et l’angoisse des Cubains, en même temps qu’ils ne cessent d’inventer des prétextes pour leur attitude méprisante et cynique.

Comme leurs paris sur les plans criminels contre l’île ont échoué, ils tentent désespérément d’empêcher notre pays d’avancer et de célébrer le triomphe contre la Covid grâce à nos propres efforts et aux prouesses de la science et de la santé publique de Cuba avec nos vaccins.

Dans ce contexte, l’Administration Biden, qui reste sans politique cubaine propre, applique les formules de pression maximale de Trump, ce qui non seulement cause des dommages et des souffrances au peuple cubain, entrave le développement de notre économie et encourage la migration irrégulière vers les États-Unis, mais nuit également à l’intérêt national de son propre pays.

Le gouvernement américain mène une campagne de déstabilisation politique et de discrédit contre Cuba en utilisant des millions de dollars des contribuables américains (tant nécessaires pour les graves problèmes internes de leur pays) et en recourant à des technologies d’information et de désinformation très sophistiquées. Des mensonges et des légendes sont fabriqués puis propagés par les médias de masse (ou désinformation) afin de générer à échelle internationale une image de Cuba très éloignée de la réalité, montrant un pays socialement instable et en crise politique. On tente ainsi de fabriquer un prétexte pour une intervention humanitaire, sur la base de manœuvres pratiquées depuis 2021.

Ce comportement honteux et opportuniste de l’Administration Biden doit être dénoncé. C’est lâche et anachronique. Elle montre jusqu’où peut aller l’impuissance de la grande puissance face à l’échec de tous ses plans criminels pour soumettre un petit pays rebelle dont le seul crime a été de définir son propre destin sous le nez du gendarme mondial. Impuissance à voir qu’il existe un modèle différent qui place les êtres humains au-dessus du capital. Frustration de voir comment Cuba, au milieu des pressions brutales et de sa situation interne tendue, est un pays stable, sûr, avec un peuple uni, capable d’affronter ses grands défis avec créativité et effort, et en même temps, de montrer son infinie solidarité avec les autres peuples du monde. Un pays qui chaque jour avance, se transforme, change, par le désir et la volonté de son propre peuple.