Il est temps de dire les choses avec clarté et élégance.
Nos séminaires de formation ressemblent de plus en plus à des banquets. Trop de pauses café, trop de déjeuners prolongés, trop de bavardages inutiles. Or, la formation n’est pas un buffet : c’est une plateforme d’idées. On y vient pour nourrir l’esprit, pas pour remplir le ventre.
Une seule pause café au milieu de la journée suffirait, à condition qu’elle soit accompagnée d’un échange riche, d’un partage d’expériences et d’une réflexion collective. Le reste n’est que gaspillage de temps et de budgets.

Et que dire des vacances scolaires placées juste avant les examens ?
Quelle étrange logique! Ces “pauvres mômes”, comme dirait Brassens, passent leurs congés à réviser, enfermés dans leurs chambres, pendant que les parents tentent de leur offrir un semblant de repos. Où est passée la cohérence pédagogique? Où est la bienveillance envers une jeunesse déjà saturée de programmes, d’évaluations et d’attentes? Ces vacances forcées à contretemps ne forment ni des esprits épanouis, ni des citoyens confiants. Elles forment des enfants anxieux.

La génération Z, quant à elle, n’attend plus les discours creux.
Elle a besoin de concret, de terrain, de sens.
Le Maroc, s’il veut éviter la fabrique de diplômés chômeurs, doit insérer l’entreprise au cœur de l’université. Non pas après les études, mais pendant. Les étudiants doivent voir, toucher, expérimenter le monde du travail dès leurs premières années d’enseignement. C’est ainsi qu’on formera des jeunes employables, autonomes et créatifs, capables de transformer leur savoir en valeur ajoutée.
Enfin, un mot sur le climat des affaires.
Les rendez-vous BtoB traînent, les décisions se perdent dans les méandres administratifs, et la lenteur devient la norme. Dans un monde où tout se joue à la vitesse de la fibre optique, nous avançons à la cadence du fax. Comment attirer des investisseurs quand chaque signature prend des mois? Le Maroc a besoin d’un électrochoc de gouvernance économique, d’un vrai courage décisionnel pour relancer la confiance et la compétitivité.

Parce qu’au fond, “Nahnous” —nous— ne voulons qu’une chose:
un pays où la formation élève les esprits,
où les vacances apaisent les âmes,
où l’entreprise inspire les jeunes,
et où les affaires avancent au rythme de l’intelligence, pas de l’attente.