Ce fil accroché aux arcades sur les hauteurs de la Plaza de Toros de Tanger, (voir la vidéo) sert pour que les ouvriers qui s’y trouvent accrochent leurs ceintures de sécurité. C’est le seul moyen de sécurité imaginé par la société G3C pour protéger ses ouvriers. Un simple fil qui n’est même pas métallique!
Malheureusement, ce n’est qu’au lendemain de la chute mortelle d’un jeune ouvrier que les ordres ont été donnés, obligeant tout le monde à respecter les mesures de sécurité dans ce chantier. Mais quelles mesures exactement à part le port d’un casque?
En tombant du toit des arènes, la victime ne portait pas sa ceinture de sécurité et c’est pour cela qu’elle est morte.
Mais ce fil, qui entoure les arcades du bâtiment, est-il suffisant pour protéger les ouvriers contre d’autres accidents similaires ?
Normalement, l’entreprise devait entourer le toit des arènes par un grillage bloquant les chutes des ouvriers et non pas compter uniquement sur un fil accroché à des arcades. C’est inacceptable. Dans le secteur du BTP, il existe dix mesures de protection des ouvriers que la loi exige l’application, mais que tout le monde néglige.
Le fait que le maître d’ouvrage, qui est l’Agence de développement des provinces du Nord (APDN) permet aux entreprises travaillant sur ses chantiers de démarrer les travaux sans garantir la sécurité totale des ouvriers, est une erreur fatale. Ces mesures de sécurité sont un point qui doit être nécessairement indiqué dans les contrats de l’APDN et contrôlé au fur et à mesure que les travaux avancent.
Donc a qui incombe la première responsabilité dans cet accident mortel? A l’entreprise certes, mais l’Agence a aussi sa part de responsabilité dans cet accident.
Faut-il rappeler que le bâtiment et travaux publics (BTP) est l’un des secteurs dans lequel le Maroc enregistre le nombre le plus élevé d’accidents de travail. En moyenne 40 000 accidents de travail sont recensés annuellement dans le BTP et 2 000 décès sont déclarés.
C’est dire que les mesures de sécurité prises contre les accidents du travail survenant dans le cadre de l’exercice de la profession sont toujours négligées par certains. Il faut savoir que la chute de hauteur constitue la seconde cause des accidents de travail mortels.
Le problème réside dans l’absence de prise de conscience de certains opérateurs et maîtres d’ouvrage. Mais quand le maître d’ouvrage dans cet accident mortel de la Plaza de Toros est une institution du poids de l’APDN, on se demande  comment gère Mounir El Bouyoussfi cette agence!

Voici comment on protège les ouvriers et pas comme ça