La couleur choisie pour les trottoirs de la rue Allal Ben Abdellah, la rue du lycée Regnault et de l’hôtel Chellah, est horrible. Désormais, pour les Tangérois cette rue s’appelle la rue du Bayssar.
« Bayssar del foul », commentait un Tangérois en critiquant le choix si mauvais de cette couleur.
« Ils n’ont pas oublié la petite bouteille de la sauce piquante », répliquait une autre personne en faisant référence à la petite borne rouge d’incendie qui, à cause de ce triste décor, ressemble elle aussi à ces petites bouteilles de sauce piquante.

L’objectif final derrière ces projets de réaménagement est non seulement de préparer la ville pour accueillir des événements mondiaux dans de bonnes conditions urbaines, mais surtout d’en faire une belle vitrine à partir de laquelle le monde a une première impression sur tout le reste du royaume.
La vitrine doit être parfaite, avec zéro défaut, aucune erreur et surtout aucune horrible déformation esthétique.
Durant cette nouvelle période, marquée de quelques bonnes volontés, les Tangérois voyaient dans ces nouveaux programmes de réaménagement l’espoir de redonner à cette magnifique ville une partie de son passé effacé. La prise de belles initiatives remplaçant les effets d’un terrible développement social et économique, mal pensé et mal exécuté, dont elle a été victime dès les années 80.
Malheureusement, la bonne volonté existe, mais dans la pratique, le résultat est pauvre pour ne pas dire médiocre.
Les travaux exécutés à Tanger manquent terriblement de bonne et belle finition. Ce qui manque à Tanger, c’est cette touche d’artiste qui fait d’un simple tableau un chef-d’œuvre!