Le phénomène interpelle. Depuis plusieurs années, la vague des jeunes Marocains résidant en Europe et les européens convertis à l’Islam, qui choisissent de s’installer définitivement au Maroc, est de plus en plus grande. Parmi les villes qui attirent le plus ces nouveaux habitants, Tanger paraît la plus importante.
Ces jeunes sont des Européens. Ils sont soient originaires du Maroc, ou des convertis qui préfèrent quitter leur pays d’origine pour vivre dans une atmosphère sociale qui leur convient plus.
A Tanger, ces nouvelles familles sont de plus en plus nombreuses. Elles sont généralement composée de jeunes hommes, des épouses portant le Niqab et de 2 ou 3 enfants. Majoritairement aussi, ces jeunes couples arrivent de France, fuyant certainement les dernières lois contre les musulmans qui ont rendu plus vaste le champ des interdictions et réduit celui de la liberté.
Ces nouveaux habitants de Tanger sont bien organisés dans leur petite communauté. Parmi eux, une grande partie exerce le commerce en investissant, par exemple, dans une franchise qu’ils ramènent de France ou de n’importe quel autre pays européen.
Parmi les secteurs qui les intéressent celui de l’immobilier reste le plus attractif. On les trouve ainsi dans des activités comme le mobilier, la décoration ou encore les cuisines et les salles de bain. D’autres préfèrent le secteur de l’alimentation, au moment que certains ouvrent des boulangeries-pâtisseries. Finalement, on peut les trouver un peu partout et dans différentes activités.
Les femmes, elles, n’exercent aucun boulot et ont pour mission de s’occuper de l’éducation des enfants et du foyer.
Bien qu’ils soient éparpillés en ville, les jeunes salafistes venus de l’Europe préfèrent se regrouper ensemble dans des complexes résidentiels fermés si possible.
Sur la route de Cap Malabata (Mnar), un complexe est devenu leur adresse préférée au point qu’ils soient devenus presque les seuls locataires.
Les dimanches, les jeunes couples salafistes aiment sortir manger dehors en groupes de deux ou trois familles. Ils aiment être sur les terrasses des restaurants, spécialement ceux possédant des airs de jeux pour les enfants. A l’heure du déjeuner, comme font tous les salafistes, les hommes se mettent ensemble et les femmes et leurs filles prennent une autre table, juste à côté pour s’occuper des petits enfants.
Les épouses des salafistes portent le Niqab même en mangeant. Il leur est interdit de découvrir le visage quand elles sont dehors ou en présence des « étrangers » qui sont tous les autres gens.
Pour manger dans un restaurant une femme salafiste est obligée de lever discrètement son voile et mettre très rapidement la nourriture dans sa bouche. Pour ne pas être gênée à chaque bouchée, elle préfère généralement s’asseoir face à un mur ou n’ayant aucun vis à vis devant elle, à part ses enfants et ses amies. Et quand les enfants veulent jouer au parc, ce sont les papas qui les accompagnent, sauf des cas très exceptionnels.
Les salafistes locaux
La communauté salafiste venant de l’Europe n’est pas la seule qui a choisi de vivre à Tanger. Il existe une catégorie (fait maison) qui est également très nombreuse notamment dans les quartiers périphériques. Ce groupe est constitué de familles relativement pauvres ou de la classe moyenne défavorisée. C’est cette communauté qui fait souvent basculer les résultats des scrutins électoraux en faveur d’un parti ou d’un autre quand elle vote ou s’abstient de le faire.
Et puis il y a finalement les familles salafistes très aisées qui habitent les villas et roulent à bord de voitures de luxe (Les femmes aussi en conduisent). Ces familles aiment s’offrir chaque année un voyage à la Mecque pour la Omra, leurs patriarches étant souvent de gros commerçants qui ont besoin de se repentir…
Un peu partout au Maroc, quand il y a eu des arrestations de probables « jihadistes » marocains appuyant les doctrines et l’apologie du terrorisme, ces derniers étaient en général des salafistes que les groupes terroristes ont facilement su manipuler.
Heureusement, pas tous les salafistes croient ou appuient les actions terroristes.
Mais ils croient tous que c’est leur style de vie qui est bon et béni par dieu. Soit.
Reste une dernière question préoccupante: pourquoi les jeunes salafistes de France choisissent presque tous de revenir au Maroc et de s’installer spécialement à Tanger? Quel est le secret, s’il en existe un?
A.R.
Le Niqab est une obligation pour la femme
Fatwa No: 73847
Question
Je suis une jeune femme mariée à un imam de mosquée. Après un an de mariage, il m’a obligé à porter le Niqab, chose que j’ai acceptée malgré moi. Maintenant je n’arrive plus à le supporter et depuis deux jours je l’ai enlevé. Sachant que j’ai toujours porté le Hijab et que je suis très croyante, en l’enlevant ai-je commis un péché ? Si c’est le cas, que dois-je faire vis-à-vis de mon Seigneur Allah et vis-à-vis de mon mari ?
Réponse
Louange à Allah. Paix et salut sur Son Prophète.
Chère sœur,
Ce que vous devez faire maintenant, c’est de vous repentir et de revenir au port du Niqab par obéissance à Allah et en cherchant par cet acte à vous rapprocher de Lui. Car l’avis prépondérant des Oulémas définit le Niqab comme étant une obligation pour la femme du fait qu’elle doit couvrir son visage et ses mains en présence d’hommes qui lui sont étrangers (des hommes autres que son mari et ses mahrams). De plus la Chariâ exige de la femme qu’elle soit obéissante à son mari dans les choses courantes qui ne font pas l’objet d’une interdiction et à plus forte raison dans celles qui sont recommandées ou obligatoires. Pour ces raisons, nous vous conseillons de vous repentir, d’implorer le pardon d’Allah et de porter le Niqab.
Source: islamweb.net
Début janvier 2017, le ministère de l’intérieur avait diffusé une circulaire à ses agents chargés des commerces dans les villes leur enjoignant de ne plus autoriser la confection et la commercialisation de burqas à compter de cette date. Mais aucune annonce officielle ou communication publique sur le sujet n’a cependant été faite par ce ministère.
Le port de la burqa reste un phénomène extrêmement marginal au Maroc, où une majorité de femmes porte le hijab, voile qui ne couvre que les cheveux.
L’annonce de l’interdiction de la burqa avait suscité des réactions limitées. Devant le mutisme des autorités, certains commentateurs s’interrogeaient sur la portée de cette décision, tandis que des salafistes s’inquiétaient de son extension au niqab.
« Est-ce que le Maroc se dirige vers l’interdiction du niqab que les musulmanes portent depuis cinq siècles ?, s’était offusqué sur son compte Facebook Hassan Kettani, un cheikh salafiste. Si c’est vrai, ce serait une catastrophe. »
Pour la députée et ancienne ministre du développement social, de la famille et de la solidarité Nouzha Skalli, l’interdiction de la vente de la burqa est au contraire « un pas important dans le combat contre l’extrémisme religieux ». Le Conseil supérieur des oulémas, instance officielle, ne s’est à ce jour jamais prononcé sur la question de l’interdiction du voile intégral.