Mise au point dans les années 50 par l’Américain Alex Osborne, vice-président de l’agence de publicité BBDO, le brainstorming (que l’on devrait traduire par remue-méninges) est une technique de créativité collective. Il s’agit, à partir d’une question ouverte, de faire réagir librement un groupe de dix à douze personnes en leur demandant d’exprimer oralement toutes les réflexions qui leur viennent spontanément à l’esprit. L’ensemble du groupe doit produire un maximum d’idées sans se soucier de leur faisabilité, mais en recherchant au contraire l’originalité. Les participants se concentrent donc sur la production d’idées à l’exclusion de toutes critiques et de toute discussion, remises à plus tard.
Selon son inventeur, quatre principes d’action président à un brainstorming: la quantité prime sur la qualité (plus le nombre d’idées est important, plus la probabilité d’en exprimer de bonnes sera élevée); l’imagination est libre (les idées les plus extravagantes sont les bienvenues); le jugement critique est exclu; et, enfin, les améliorations sont recherchées (les participants doivent rebondir sur les idées des autres en suggérant comment les améliorer ou les combiner).
L’un des points délicats de l’organisation d’un brainstorming est le choix de l’animateur et des membres du groupe lorsqu’il est constitué au sein de l’entreprise: ces derniers doivent élaborer un mélange efficace d’attitudes, de compétences et de formations. A noter que, pour préserver la liberté d’expression, mieux vaut choisir des individus de même niveau hiérarchique, afin qu’il n’y ait ni supérieurs ni subordonnés. Une entreprise peut aussi organiser une séance de brainstorming avec des consommateurs. Le fruit d’un brainstorming est une liste d’idées – écrites ou enregistrées pendant la séance – qui seront évaluées, puis sélectionnées.
La grande innovation du brainstorming a été de séparer la production d’idées de leur évaluation: l’absence provisoire du jugement est en effet nécessaire pour libérer l’imagination et faire fonctionner le subconscient par associations. Dans un brainstorming, toutes les idées peuvent être exposées sans avoir à être argumentées ni «vendues» aux autres comme dans une réunion classique. Cette technique est aujourd’hui très largement utilisée, sous des formes plus ou moins fidèles aux principes de son créateur. Née dans l’univers de la publicité, elle y sert notamment à la recherche de noms ou de slogans publicitaires. Mais elle s’applique aussi à tous les domaines d’activité de l’entreprise et à toutes les questions du type «que peut-on faire pour ?» : améliorer le service aux clients, augmenter les ventes, réduire les délais de livraison, etc. Cette méthode, outre le fait qu’elle favorise l’expression d’idées et d’innovations, améliore la communication interne entre les différents services. Plus largement, le brainstorming développe un climat d’entreprise favorable à la création.

Mohamed LAHYANI
Expert-comptable diplômé à Paris. Commissaire aux comptes.
Fondateur du cabinet Audit & Analyse Tanger www.audit-analyse.com
Ancien responsable de mission dans un cabinet international d’audit à Paris.
Responsable de consolidation dans un groupe américain.
Auteur de nombreux ouvrages : Evaluation des sociétés – fusion – consolidation, comptabilité approfondie, Comptabilité des sociétés, Finance d’entreprise, Audit et contrôle interne, Audit fiscal, Audit comptable et financier, L’audit pour tous, Normes IFRS, Bien gérer les subventions, Pour le bon usage de l’argent public.