Réimaginer l’avenir et travailler pour la future étape de la stratégie touristique et sociale de Tanger, afin que la ville joue véritablement son rôle de vitrine du Royaume. Tel est le défi que doit relever le Wali à partir de ce mois de septembre.
La capitale du Nord n’a plus le droit de marquer des points négatifs comme cela a été le cas durant l’été 2024.
Les vacances de cet été ont été les pires qu’a connu Tanger. Tout le monde l’atteste. Tout le monde en parle. Il y a eu trop d’erreurs dans la gestion de la ville.
Venus à la recherche de moments de repos, après une année très difficile, les touristes (MRE inclus) ont souffert d’un stress qui les a particulièrement étranglé cet été.
Hormis le grave problème de la cherté de la vie, sujet national qui nécessite incessamment l’intervention de l’état, les estivants ont été victimes de nombreux phénomènes qui détruisent la position de la ville comme capitale touristique régionale et son avenir.
En parallèle, ce sont aussi les populations locales qui ont le plus souffert durant cette période et elles continueront de payer les frais si les autorités continuent de temporiser. Retarder le moment d’agir et ajourner les actions rendra, en effet, davantage difficiles les solutions dans une ville qui ressemble de plus en plus à une jungle.
L’été 2024 s’est caractérisé par l’absence presque totale des incendies forestiers. Deux petits incendies, en juin et en juillet derniers, ont été vite maîtrisés respectivement dans la forêt de Mediouna et à Aouama.
Cependant, durant la même période, ce sont les prix qui ont flambé comme un incendie encerclant le souhait de nombreuses familles désireuses de profiter de leurs vacances en douceur et à des prix raisonnables. Locaux et touristes ont ainsi vu ce désir brûler comme de la paille dévorée par les flammes.
Conclusion: l’été 2024 à Tanger était désespérant. Voici les grandes raisons:
Une mendicité agressive
Il est définitivement clair que la mendicité à Tanger n’est pas une simple activité pratiquée par des gens “pauvres”, qui veulent s’assurer leur bout de pain, mais bien une activité menée par des groupes bien organisés. Une sorte de mafia qui génère des sommes chiffrés en millions de dirhams.
Cet été, les populations locales et les touristes ont souffert d’une mendicité dans toutes ses formes et couleurs. Dans tous les quartiers de la ville, devant les cafés, les restaurants, les supermarchés et les souks. Même sur les plages et dans les transports publics, il n’y a pas une zone, un espace et un lieu où l’agressivité des mendiants ne s’est pas manifestée. Dans l’absence totale d’une réaction des autorités responsables, dont le laisser-faire était criant, le phénomène ne pouvait que prendre des dimensions dangereuses.
En effet, quand une grande personnalité visite Tanger, ou quand la ville organise un événement international, tout le monde constate comment, en une journée, les autorités font le “nettoyage” en débarrassant les grandes artères de la ville des mendiants, des clochards et des personnes sans abris. Même des chiens errants.
Mais dès qu’on soit sûr que personne ne vienne, on ferme l’oeil sur l’activité de la mendicité permettant à des milliers de “professionnels” de faire de Tanger leur quartier général durant toute la période estivale. Une attitude à la fois incompréhensible et inacceptable.
Embouteillages: une ville coincée n’avancera jamais
L’amélioration des infrastructures de la ville de Tanger est une priorité sur laquelle insiste tout le monde. Le problème des embouteillages nécessite des solutions radicales et globales, allant du développement des infrastructures à l’amélioration des services de contrôle et de gestion durant les moments de saturation.
Sur les ronds-points comme sur les boulevards et artères trop étroites, il est temps de trouver des solutions plus efficaces.
Installer des feux de signalisation, souvent, ne fait qu’augmenter le stress des automobilistes, rendant plus longues les files et plus grands les blocages. L’exemple des feux de signalisation installés sur le rond-point de Riad Tétouan prouve encore l’échec total de cette expérience.
Même constat concernant les stationnements à double voies, alors que le centre-ville offre des parkings souterrains modernes et bien sécurisés.
Des Oueds polluant les plages: la mer des catastrophes
C’est un calvaire que ne cessent de dénoncer les professionnels du secteur touristique, ainsi que les habitants de la ville de Tanger. Alors que d’habitude des mesures sont toujours prises avant le début de la saison estivale pour réduire les flux des oueds versant dans les plages, cet été tout le monde a été surpris par la continuité des flux des déchets liquides (industriels et des voiries) dans les plages les plus fréquentées de la ville.
Les vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux montrant la désagréable situation au niveau de la plage de Merkala, prouvent à quel point l’administration responsable de la gestion de ce secteur a entièrement négligé la sécurité sanitaire des estivants.
La pollution des eaux des plages est provoquée par le déversement d’eaux usées directement dans la mer via un canal. Cette situation cause de sérieux dommages à l’écosystème marin et peut entrainer la propagation de maladies de la peau ou des infections respiratoires chez les estivants. Il s’agit là aussi d’une catastrophe écologique et sanitaire très grave que les autorités ont bizarrement négligée.
A.R.