Les commerçants du marché des babouches, connu à Tanger par le “bureau”, sont très en colère contre l’administration locale, la Wilaya en l’occurrence.
Depuis la fin des travaux de réaménagement, dirigés par l’agence de développement du Nord (ADPN) et la réouverture des magasins, au fur et à mesure, ces derniers n’arrivent toujours pas à avoir accès au réseau d’eau et d’électricité.
Au début, l’autorité responsable avait promis à ces commerçants la reprise de leurs activités à la fin du projet, mais à base d’un loyer augmenté symboliquement et qui restera bas.
Faut-il rappeler que durant l’époque du Wali Mohamed Mhidia, ce dernier avait promis aux commerçants du marché de Sidi Bouabid un nouveau loyer arrêté à 200 DH à la place de 100 DH quils payaient auparavant.
Au “bureau”, les commerçants s’attendaient à la même politique. Cependant, dans la réalité, le département responsable avait une autre intention. Il veut imposer une valeur du loyer des magasins multiplié par 15, ce que les commerçants ont complètement rejeté.
Car au lieu de continuer à payer leurs loyers d’une moyenne variant entre 200 pour les petits magasins et 800 DH pour les cafés, ils sont obligés de payer plus de 1500 DH et jusqu’à 5000 DH pour les cafés.
Ces derniers ont contesté cette décision en rappelant aux responsables de l’arrondissement l’accord relatif à une petite augmentation des loyers. Sauf qu’ils n’ont aucun document qui le prouve. En effet, au moment de la récupération de leurs magasins, les commerçants ont signé un document sans même obtenir aucune copie.
Mais ce qui est encore plus grave c’est qu’à cause de ce problème, ils n’arrivent pas à avoir accès au réseau d’eau et d’électricité via un nouveau contrat avec la société Amendis. Dans cette société on leur rejette leurs demandes de connexion suite à des “consignes” de la Wilaya de ne pas le faire tant que les commerçants ne leur fournissent pas une copie du nouveau contrat de location avec le loyer imposé. C’est du moins ce qu’affirment certains commerçants du “bureau” de Sidi Bouabid.
Ainsi, on se retrouve devant un fait inédit. En réalité, un double fait. D’abord, cet espace historique a été entièrement défiguré par un réaménagement qui a entièrement effacé l’œuvre d’un des plus grands architectes espagnols de l’époque internationale. Ensuite, cette décision de multiplier la valeur des loyers par 15 risque de devenir un grand problème que certains commerçants du “bureau” ne pourront affronter et seront, par conséquence, probablement forcés de quitter les lieux.
Que fera le Wali Younes Tazi pour résoudre cette grave affaire? Une rencontre est prévue pour discuter des solutions possibles.