L’augmentation du nombre des SDF fait peur. Selon plusieurs sources officielles la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est l’une des plus touchées par ce phénomène, avec 14 % de la population sans abri du pays.
Parmi la population des SDF on décompte 90% d’hommes et 10% de femmes dans une tranche d’âge de 25 à 45 ans. Il y a aussi des plus âgés jusqu’à 95 ans et même des familles avec des enfants en bas âge.

Aujourd’hui, suite à la baisse des températures, la société civile et les autorités sont appelées à lancer une large campagne dans les rues de Tanger pour venir en aide aux sans-abris.
Le message concerne surtout les autorités de la ville pour planifier des programmes visant à réduire au maximum le nombre des SDF victimes du froid.
On le sait tous. Les associations, assez nombreuses, manifestent chaque hiver leur énorme volonté de venir en aide à cette catégorie de citoyens sans abris. Malgré des moyens assez réduits et malgré l’inflation qui rend tous les produits très chers, les associations locales font l’impossible pour aider ces pauvres gens. Mais les faire nourrir, leur offrir des vêtements, des couvertures et des médicaments n’est pas suffisant. L’idéal durant cette période de froid, qui est toujours très difficile à supporter, est de leur aménager des foyers pour les héberger la nuit.
L’hiver dernier, certaines associations avaient même pu aménager des véhicules pour que les SDF puissent prendre une douche et se coiffer. Mais la grande solution est de les héberger et c’est le rôle des autorités responsables.
Tanger regorge de bâtiments vides qui ne sont plus utilisés et qui peuvent servir comme auberges pour abriter les SDF durant la saison d’hiver.
Durant cette dure période, des dizaines de militants associatifs effectuent quotidiennement des rondes nocturnes pour distribuer des vêtements et des repas chauds aux SDF dans de nombreux quartiers de la ville. Les sans-abris blessés ou malades reçoivent également les soins nécessaires.
Ces campagnes sont lancées chaque année pour venir en aide aussi aux enfants abandonnés vivant dans la rue.
Mais la vraie solution est que tous les sans abris puissent bénéficier d’un hébergement qui les protègent.

En janvier 2021, les autorités de Tanger avaient inauguré, dans le quartier de Khoussafat, le centre de réinsertion sociale Sidi Bouabid pour y accueillir les sans abris. Mais doté d’à peine 56 lits, ce centre n’était pas la solution finale à ce problème puisque le nombre des SDF est en augmentation constante.
A. R.

SDF de Tanger : Jusqu’à quand cette exclusion sociale ?

Toute notre vie, on nous a appris à aller vers l’autre, on nous a appris à être extravertis, d’aider et conseiller les personnes ayant besoin d’aide, mais tout ceci reste non seulement de la théorie, mais ce n’est également pas suffisant, car avant tout, il faut être altruiste pour pouvoir effectuer tous ces actes humanistes.
N’attendre rien en retour est difficile pour la plupart des individus, l’être humain est malheureusement égoïste dans sa nature, et la majorité des personnes ne se rendent pas compte qu’ils font tel ou tel acte avec l’intention de recevoir quelque chose en retour, car depuis notre enfance, on nous a appris à l’école un faux sens du partage, au lieu de nous apprendre à partager notre déjeuner avec les autres, on nous a appris qu’il faut partager seulement si l’autre partage avec nous également.

Tout ceci nous a menés vers notre sujet d’aujourd’hui, celui des sans abris et leur situation catastrophique au sein de notre belle ville de Tanger. Le Maroc a connu ces dernières années une augmentation immense du nombre des sans abris, et en tant que tangérois, nous remarquons bel et bien que ce nombre a effectivement doublé, les SDFS sont littéralement partout à Tanger, ils dorment près des immeubles, certains se droguent dans la rue, et d’autres entrent même dans les cafés et demandent de l’argent. Les tangérois n’en peuvent plus, mais est-ce la faute des sans abris ? La réponse est courte : non.
Il y’a bien sûr des personnes généreuses qui font en sorte d’aider ces derniers, ainsi que plusieurs associations, à but non lucratif, au service des  SDFS, mais nous avons certes besoin de plus d’associations, plus de personnes bienveillantes, et d’une grande aide de la part du gouvernement.
Nous vivons dans une société où les individus se sont habitués de voir un petit garçon ou une petite fille fouiller dans les poubelles, une femme jetée dans la rue avec trois de ses enfants, mais qui ne s’est toujours pas habituée à voir une femme moderne marcher tranquillement dans la rue ou à voir un couple qui se tient la main. Depuis quand est-ce que la normalité est devenue anormale tandis que l’anormalité est considérée normale ?
Bref, chacun essaie de faire de son mieux pour aider ces personnes, mais on entend souvent de la part des marocains la fameuse phrase « Je ne les ai pas mis au monde, ce n’est pas à moi de m’occuper d’eux, mes problèmes me suffisent, le gouvernement devrait faire son travail », nous avons presque tous été coupables de cette phrase à un stade de notre vie, oui, en effet les sans abris ne sont pas la priorité du gouvernement, mais en tant que citoyens marocains, tangérois, et en tant qu’êtres humains avant tout, nous devrions changer notre manière de penser. Comment ?
Tout simplement en se mobilisant en tant que société et de laisser notre humanité prendre le relais, au lieu de donner aux SDFS 1 ou 2 dirhams, mobilisons-nous pour leur acheter plusieurs couvertures en ce temps de pluie et de froid, achetons leur de la nourriture ! Mieux que cela, pourquoi ne pas même manifester pour les droits de ces personnes ? Où est notre empathie ? Personne n’est à l’abri de se retrouver un jour à la rue, il faut que nous nous mettions à leur place et de défendre leurs droits comme si c’étaient les nôtres, il faut se mobiliser en premier et défendre la même cause si on veut avoir un vrai résultat de la part du gouvernement.

Sarah Temsamani.