Le président du Conseil communal de Tanger, Mounir Lymouri, s’est rendu lundi dernier à la ville espagnole de Vitoria, en vue d’évoquer les modalités de partenariat et de coopération entre les deux villes, ainsi que de trouver des formules pratiques pour résoudre le problème du Palais Alava-Esquivel, que le maire a visité.
Lymouri a rencontré la mairesse de Vitoria, la socialista Maider Etxebarria, lors d’une réunion à laquelle ont également participé le vice-président en charge du secteur de la construction, le directeur général de la municipalité, en plus d’un groupe de chefs de départements, afin de discuter de l’avenir des relations entre la ville de Tanger et la ville basque.
Au cours de cette réunion, un protocole d’accord a été signé entre la Commune de Tanger et la Municipalité de Vitoria, couvrant divers domaines. Il a également été convenu de créer une cellule de travail pour trouver des solutions au problème du Palais Alava-Esquivel permettant de l’utiliser comme une plateforme d’action commune et d’amitié entre les deux villes.
Mounir Lymouri a visité le palais qui fait partie de la propriété de la ville de Tanger, une démarche qui confirme le grand intérêt pour ce monument de valeur historique, culturelle et souveraine, en plus qu’il soit la seule propriété des communes marocaines en dehors du territoire national.


Le palais a été construit en 1488 et présente de nombreux détails curieux. Il abrite par exemple une horloge récupérée sur un navire anglais en 1782. Le dernier de ses propriétaires fut le duc de Tovar, Ignacio de Figueroa y Melgar, qui, à sa mort en 1953, sans descendance, légua son héritage à l’American Cancer Institute et, en cas de refus, à la ville de Tanger.
« Le bâtiment, dans lequel résident plusieurs familles, nécessite une réhabilitation urgente et jusqu’à présent, depuis des années, les autorités de la ville de Tanger avaient toujours ignoré les demandes continues de la Mairie pour réparer la propriété », détaille, pour sa part, le journal Noticias de Álava .
Dans un premier temps, les deux parties ont décidé de créer un groupe de travail composé de personnel technique de Gasteiz et de Tanger, et d’examiner ce qui peut être fait avec le bâtiment. C’est ainsi que se dessine un premier mouvement concret, après le déblocage du dialogue entre les parties en janvier. Le média précité affirme qu’un rapport a été demandé « sur les pathologies présentées par l’édifice du XVIe siècle, les travaux de réhabilitation nécessaires et le montant de la dette, qui s’élève à 421.490 euros ».
Le mauvais état de conservation d’Álava-Esquível a conduit la Mairie basque à entamer un processus d’imposition d’ amendes coercitives par laquelle elle a appelé la commune de Tanger à entreprendre la rénovation du bâtiment face au danger que sa détérioration comporte pour l’intégrité et la sécurité du quartier. La possibilité d’une expropriation avait même été évoquée, mais il semble finalement que cela ne sera pas nécessaire.
La visite du maire de Tanger au pays basque comprenait également une rencontre avec la présidente du Parlement Basque, qui était accompagnée de son adjoint et du chef de l’Equipe Socialiste, ainsi qu’un entretien avec le Vice-président du Conseil Régional, dans le cadre des rôles parallèles du Conseil. La réunion a été caractérisée par un esprit très positif entre toutes les parties, et une volonté claire de construire des ponts de partenariat et de coopération.