Dans le passé, on disait qu’à Tanger entre un bar et un autre bar il y avait un bar. La présence d’une forte communauté étrangère rendait logique cette réalité, bien qu’elle soit exagérée. Mais jusqu’au début des années 70, las cantinas, gérées par les Espagnols vivant à Tanger existaient un peu partout et pratiquent sur toutes avenues et dans tous les quartiers du centre-ville.
Tanger du 21e siècle connaît vit presque le même phénomène. Sauf qu’à la place des bars, c’est le nombre des salons de thé et grands cafés qui est devenu alarmant.
Non seulement ils sont trop chers, mais surtout trop nombreux. Au point que ce phénomène s’aggrave et laisse poser plusieurs interrogations sur le rôle des administrations locales qui autorisent cette avalanche des grands cafés sans jamais se dire qu’il est temps de freiner un peu la cadence.
Il est en effet certain qu’à la commune ou à la chambre de commerce ou même au CRT, ces projets sont présentés comme des investissements à approuver et à autoriser comme s’il s’agissait des projets relatifs à la création des usines.
L’objectif serait en effet la création d’emplois permettant de lutter contre le chômage des jeunes diplômés. Mais est-ce pareil ? Sommes-nous véritablement dans la même dimension de la lutte contre le chômage ?
Un café, aussi grand soit-il, peut offrir jusqu’à 20 ou 30 postes d’emploi (voire 50 même). Une usine de taille moyenne peut en garantir jusqu’à 300. La différence est énorme. L’usine Renault de Tanger assure à elle seule 12000 postes d’emplois directs.
Permettre des investissements sans limites dans des cafés n’est qu’un petit exemple de l’anarchie qui caractérise les institutions chargées de ce genre de projets à caractère commercial. Un chaos et un désordre total qu’il faudrait arrêter.
Ces autorisations livrées à gauche et à droite à fini par créer un trouble total même au niveau de la concurrence. En effet, tout le monde offre la même carte, presque aux mêmes prix trop élevés. Tout le monde propose les salades, les pizzas, les chawarmas, les jus, les tagines et le couscous les vendredis. Et tous ces cafés sont à la fois des grands salons de thé et des restaurants.
Mais, c’est quoi ce bordel finalement !