Même si le RNI saura se relever dans un futur proche en comptant sur ses cadres légitimes, tout montre que le système akhanouchien disparaîtra à jamais.
Le néolibéralisme que l’actuel patron du RNI a adopté pour gérer le gouvernement reste l’une des plus graves erreurs commises dans l’histoire du gouvernement du Maroc. Une erreur qui a terriblement secoué le parti d’Ahmed Osman, jadis situé au centre droit.
En effet, auparavant, personne n’avait osé installer les cadres de ses propres entreprises à la tête des principaux ministres du pays. Les finances, le tourisme, la pêche pour ne citer que ces trois départements.
Au Maroc, les anciens premiers ministres renforçaient leurs cabinets en faisant appel au savoir-faire de certains cadres très compétents dans leurs domaines et les fruits de leurs missions se faisaient noter dans la politique générale du pays. Mais transformer un cadre sans expérience en ministre, seul Akhannouch a osé le faire et les résultats sont bien clairs surtout en matière de fiscalité.
Dans la loi des finances 2024-2025, le gouvernement Akhannouch a diminué les taxes des grands groupes et entreprises tout en augmentant celles des PME, décidant exactement le contraire des vœux de la majorité absolue des citoyens marocains. Du jamais vu…
Au 15 octobre, la loi des finances de 2025-2026, qui doit être présentée et votée au parlement le 20 octobre, n’a toujours pas été présentée devant le conseil de l’État.
Les erreurs monumentales commises par Akhannouch sont évidentes. Il a donné à certains chefs d’entreprises le droit de gérer les affaires du gouvernement marocain comme s’il s’agissait d’une institution économique comme par exemple la CGEM. Akhannouch s’est comporté comme si le gouvernement était une entreprise où c’est l’intérêt financier et les bénéfices qui le remportent sur les intérêts politiques et sociaux. Un holding où les ministres ne possèdent aucune expérience politique, ni un savoir-faire en communication, ni une bonne compétence, et se limitent à jouer le rôle du PDG d’une entreprise cherchant à augmenter ses bénéfices coûte que coûte.
Pour toutes ces raisons, Akhannouch a toujours été loin des citoyens et n’a jamais écouté leurs doléances concernant de nombreux problèmes relatifs à la dégradation de la santé publique, de l’enseignement, de l’augmentation fulgurante des prix des produits agricoles, du gaz, etc.
Dans une de ses rares déclarations, le patron du RNI avait signifié que « les citoyens sont contents » du travail effectué par son gouvernement. Et il en était sûr. Jusqu’au jour où, à Agadir, la ville dont il est le maire, ont éclaté les premières colères, suivies par les protestations des jeunes du GenZ. Des rassemblements de jeunes marocains dans de nombreuses villes du Maroc marquées par une principale doléance outre les réformes permettant le développement réel de la santé publique, de l’enseignement et d’une vraie justice sociale.
Après ces événements, tout est venu indiquer la fin de l’ère Akhannouchienne. Et sûrement celle du RNI.
Abdeslam Reddam
Ce qu’en dit la presse
« Au Maroc, si les jeunes sont en colère et le font savoir dans les rues, leur colère se concentre sur l’homme d’affaires et chef du gouvernement actuel, Aziz Akhannouch. La Gen Z comme les médias le jugent responsable de la situation et l’invitent même à démissionner.
Dans son dernier numéro, le magazine marocain TelQuel ne joue pas sur l’ambiguïté et déclare “Akhannouch coupable”. L’hebdomadaire de Casablanca accuse clairement le Premier ministre de népotisme, de travailler principalement pour son business et celui de ses proches.
Deux semaines après le début des protestations de la génération Z, qui réclame plus de justice sociale, la colère se cristallise autour du chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. TelQuel rappelle, par exemple, qu’il y a presqu’un an Akhannouch attribuait “comme par hasard” le projet de construction d’une station de dessalement d’eau de mer à Casablanca à un consortium incluant deux filiales de son propre groupe Akwa. Le contrat était estimé à 6,5 milliards de dirhams, soit plus de 600 millions d’euros.
Le comble, poursuit le titre, est que le chef du gouvernement est par ailleurs président de la Commission nationale des investissements “dans un délicieux conflit d’intérêts”. Il a donc pu octroyer une subvention correspondant à 30 % du coût total du projet. »
(Courrier International du 8 octobre 2025, citant des paragraphes
d’un article du magazine marocain TelQuel)
« Accusé de népotisme et de conflits d’intérêts, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch est acculé par les protestations de la génération Z, qui réclame des réformes et organise un boycott économique ciblé contre ses entreprises.
Conflit d’intérêts et freinage de réformes, le chef du gouvernement et homme d’affaires Aziz Akhannouch aurait utilisé son poste pour renforcer ses intérêts personnels et ceux de son entourage. En attribuant par exemple, « comme par hasard », le projet de construction d’une station de dessalement d’eau de mer à Casablanca à un consortium incluant deux filiales de son propre groupe Akwa. Le contrat était estimé à 6,5 milliards de dirhams, soit plus de 600 millions d’euros. Selon le journal, le conflit d’intérêts est plus évident encore, puisque le Premier ministre dirige aussi la Commission nationale des investissements. A ce titre, il aurait octroyé une subvention représentant près d’un tiers du coût du projet, renforçant ainsi les soupçons de collusion entre affaires privées et fonctions publiques…
…Aziz Akhannouch possède de nombreuses entreprises au Maroc, et dans plusieurs secteurs, notamment ceux de l’énergie, du tourisme et même des médias, comme les publications Aujourd’hui le Maroc ou La Vie éco. Une liste de ces entreprises circule activement sur les réseaux sociaux.«
(L’Express du 9 octobre 2025)
« Après la contestation sociale, le collectif de la jeunesse marocaine GenZ 212 réoriente son combat vers le terrain économique. Il appelle désormais au boycott de toutes les entreprises et marques associées au chef de gouvernement, Aziz Akhannouch dont il avait réclamé la démission immédiate.
Dans une affiche diffusée largement sur X, Instagram et TikTok, avec la mention «مقاطعة اقتصادية من أجل العدالة» (« Boycott économique pour la justice »), GenZ 212 appelle au boycott de toutes les entreprises et marques associées au chef de gouvernement, Aziz Akhannouch. Cette campagne de boycott vise Afriquia Gaz, Akwa, Oasis Café, Mini Brahim, Aspen, Oxygen, Yan&One, Aksal Group, Fairmont Hotel, Aujourd’hui Le Maroc, Lavie Éco. Cette publication se conclut en ces termes : « Voici quelques-unes des sociétés et des investissements d’Akhannouch. Boycottez-les et voyons le résultat. »
(Bladi.net du 8 octobre 2025)
























