Une page Facebook regroupant la majorité des marins et personnels de la Comanav, à partir de laquelle ils revendiquent leurs indemnités, après la faillite de cette compagnie maritime, permet aujourd’hui à ce dossier de refaire de nouveau surface.
1250 des marins travaillant précédemment avec la compagnie maritime Comanav sollicitent leur compensation financière, qui a été approuvée par les décisions judiciaires rendues par les tribunaux marocains entre 2013 et 2017, totalisant plus de 75 millions de dirhams pour près de 300 employés et autres personnels de la société des Abdelmoula.
Selon plusieurs sources syndicales, « il existe 300 jugements qui prévoyaient une compensation totale de 75 millions de dirhams, mais qui n’ont pas encore trouvé le chemin de la mise en œuvre ».
Dans des récentes déclarations faites à différents médias, des représentants des syndicats défendant les intérêts des victimes de la Comanav ont indiqué que «les anciens marins avaient eu recours à la justice et obtenu des décisions définitives contre elle, mais le dossier a été clos conformément à l’arrêté n ° 16/2018 sur 26/04/2018 en raison de l’état de faillite déclaré par le patrons de cette compagnie.
Faut-il rappeler que la Comanav avait été privatisée au profit de CMA CGM en 2007, mais en 2008 l’intervention des patrons de la Comarit, les Abdelmoula (père et fils) avait précipité la liquidation des deux compagnies.
Ce qui n’a jamais été expliqué et étonné tout le monde c’est le fait que la Comarit et la Comanav soit déclarées en faillite alors qu’elles enregistraient toutes les deux un très bon chiffre d’affaires et un dynamisme indéniable dans l’ensemble de leurs activités, couvrant les différentes lignes maritimes reliant le Royaume et les ports d’Algesiras et d’Almeria en Espagne, ainsi que le port français de Sète et Gênes en Italie.
C’est durant cette période marquée par d’excellents résultats que, soudainement, les salaires des employés ont été arrêtés, sans aucune raison logique, rendant un enfer la vie de plus de 1200 personnes et leurs familles.
Mais en parallèle avec cette dure souffrance, la grande désillusion de toutes ces victimes était le désintérêt jusqu’à aujourd’hui inexplicable de l’actuel gouvernement. Une inaction qui n’a rien de démocratique, ni même d’un respect aux droits de l’homme.
Aujourd’hui, les travailleurs de la Comanav ont de nouveau fait recours auprès du pouvoir judiciaire en espérant obtenir des jugements qui leur rendront justice pour l’inaction du gouvernement. En effet, des jugements ont été rendus et une nouvelle lueur d’espoir est apparue.
Le personnel de la Comanav touchera-t-il enfin ses indemnités ou le gouvernement PJD rejetterait aussi les nouvelles sentences ? Rappelons finalement que plusieurs de ces victimes font aujourd’hui face à des saisies de leurs maisons et appartements parce quils avaient tous arrêtés de rembourser les crédits de leurs logements. Durant ce temps, au parlement, aucun député n’a accepté de présenter une question orale au ministre responsable…
A rappeler aussi que Samir Abdelmoula, patron de la Comarit(fils de Ali Abdelmoula) est également député PJD à la chambre des représentants et le siège du parti à Tanger est une villa qu’il avait « offerte » ou « cédée » à ce parti.
Affaire toujours à suivre…