Selon les chiffres du Centre régional d’investissement (CRI), le secteur industriel et celui du tourisme représentent 90% des emplois créés dans la région au terme du premier semestre.
Quels sont les secteurs qui emploient le plus dans la région Tanger-Tétouan- Al Hoceima ? Une question plus que pertinente à l’heure où cette région entend appuyer sur l’accélérateur pour mieux tirer profit de son positionnement géographique. Selon les chiffres du Centre régional d’investissement (CRI), c’est le secteur industriel qui arrive en tête.
En effet, l’industrie représente une part prépondérante dans les emplois de la région, avec 83% dans le total répertorié, au terme du premier semestre de l’année en cours. Une domination très large qui se comprend, au regard de la présence de plusieurs zones industrielles dans cette région, et surtout, du fait de son orientation vers des secteurs productifs portés par les métiers mondiaux du Maroc, et qui sont très actifs dans les exportations.
Après l’industrie, c’est le secteur du tourisme qui arrive en deuxième position, avec 7% des emplois totaux. Là aussi, cela se comprend aisément puisque l’essor économique du Nord du Maroc est en partie porté par l’industrie touristique, qui demeure l’une des plus robustes dans le Royaume, après bien évidemment des destinations comme Marrakech ou encore Agadir. À eux deux, l’industrie et le tourisme représentent 90% des emplois de la région, ne laissant qu’une marge de 10% pour l’ensemble des autres secteurs.
D’ailleurs, cette tendance risque de se maintenir dans les années à venir, compte tenu de la dynamique des investissements dans la région.
Une très belle performance qui pousse à poser l’autre question, qui gêne un peu, mais reste essentielle pour comprendre certaines situations caractérisant Tanger et toute sa région.
Qui a la priorité pour obtenir les emplois créés, spécialement dans les zones franches et industrielles?
Quand on pose cette question à certains employés des grandes usines installées à Tanger, beaucoup expliquent que la majorité absolue des personnels sont originaires des autres villes et régions du Maroc, contre une petite minorité de jeunes originaires de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
C’est une réalité que tous les jeunes diplômés dénoncent aussi bien à Tanger qu’à Tétouan, les deux villes où sont situées les grandes zones industrielles.
Cela ne veut pas dire que les gens du Nord refusent de travailler et préfèrent rester au chômage. Ni qu’ils soient des “Meagaza” qui se réveillent très tard le matin, comme on veut faire croire à l’opinion publique. Cela ne veut pas dire non plus que ces jeunes n’ont aucune  qualification professionnelle et les diplômes universitaires pour mériter ces postes.
Alors pour quelle raison, en terme de statistiques, le taux de l’employabilité des jeunes originaires du Nord est-il inférieur à celui des jeunes citoyens venus des autres villes et régions?
Ces interrogations méritent une sérieuse étude de la part des sociologues et une profonde réflexion de la part des administrations et des établissements chargés du secteur de l’emploi.
L’objectif est de savoir, entre autres, si les gens du Sud sont plus intelligents que ceux du Nord ou c’est juste un hasard.

A. REDDAM