A Tanger, tout le monde se pose la même question: pourquoi on a tous ce sentiment du semi-fond et de la dégradation continuellement des infrastructures urbaines de la ville?
Cette même question se la posent également les habitants de Tétouan, de Larache, de ksar Kebir… Et partout ailleurs.

Les routes et chaussées sont un état de dégradation avancées. Les zones des passages piétons sont effacées et quand on les repeint elles disparaissent le lendemain. Les poteaux de l’éclairage public, même flambant neuf tombent souvent en panne et ne sont que rarement réparés. Les bancs en bois, dans les jardins et les places publiques, sont arrachés et ceux en fer sont rouillés sans jamais être remplacés.
Les ordures jetées restent sur les trottoirs durant des jours, provoquant des odeurs nauséabondes et des nids de moustiques et de mouches…
En parallèle tout le monde déplore le manque d’entretien et de réaménagement d’autres infrastructures de la ville. Des trous des chaussées ici et là, des trottoirs cassés et sales partout dans la ville, et surtout là où ils devaient être parfaitement aménagés, des bâtiments historiques, ou neufs, aux façades fissurées et sales, etc.
Quand on atteint ce niveau de dégradation dans des villes si importantes comme Tanger, Tétouan et Larache, pour ne citer que les grandes villes de notre région, il devient normal de s’interroger sur l’efficacité du rôle des communes et des arrondissements.
Au fond, un point est à évaluer, à savoir l’efficacité des mécanismes des contrôles et des sanctions appliqués par ces institutions.
Quand on revient aux attributions des communes et des arrondissements, on voit clairement que ces mesures de contrôles, de dissuasion et même de sanctions existent à travers des réglementations bien précises.
Reste à voir, par exemple, ce qu’il se passe au niveau des contrôles et si ces départements possèdent suffisamment d’employés pour les réaliser. Si c’est le cas, il devient légitime de savoir où finissent leurs rapports d’observation. Existe-t-il un suivi et comment est-il réalisé? Qui s’en charge et jusqu’à quel point cette mission est-elle bien réalisée?
Pour conclure, si ces réglementations relatives aux contrôles/sanctions sont bien respectées et suivies, pourquoi la situation ne s’améliore-t-elle pas et, au contraire, elle ne cesse de se dégrader ?
Par ailleurs, concernant les attributions liées directement aux communes et aux arrondissements, ne nécessitant pas l’intervention d’une entreprise tierce, ni le lancement d’un appel d’offres, (des parties de trottoirs à refaire, la peinture des passages piétons, des trous sur des routes à boucher…), il reste aussi clair que ces établissements vivent une situation d’incapacité résultat d’une insuffisance financière et humaine à combler. Le contraire serait très grave!
Au fond, pour assurer un développement modèle à nos villes, les services communaux nécessitent une révision profonde de leur rôle et la multiplication des ressources financières et humaines qui font défaut. Autrement, rien ne sera fait avant la coupe du monde. Et ce ne sera pas normal.
A. REDDAM