« …Un jeune homme a perdu la vie mardi dans un terrible accident au niveau de l’avenue Moulay Rachid, à Tanger. Selon plusieurs sources, la victime, qui était à bord d’une trottinette électrique, a été percutée par un camion roulant à grande vitesse et est décédée sur le coup. Alertées, les autorités se sont rendues sur les lieux du drame et ont transféré la dépouille à la morgue pour autopsie. Une enquête a également été ouverte, sous la supervision du parquet compétent, pour déterminer les circonstances exactes de cette affaire. L’accident a été provoquée par l’excès de vitesse, apprend-t-on… »
C’est l’information qu’on a tous lu, cette semaine, sur différents supports médiatiques nationaux.
L’information se termine par cette phrase, représentant un peu la conclusion finale après l’analyse des faits ayant provoqué l’accident mortel: « l’accident a été provoqué par l’excès de vitesse… (du camion). Hélas, oui c’est vrai. Mais est-ce que la grande vitesse du véhicule était la seule raison derrière ce dramatique accident de la circulation? Non…
La responsabilité incombe également à tous les départements chargés de l’organisation de la circulation routière aussi bien à Tanger que dans tout le Maroc.
En effet, il reste incompréhensible qu’avec ce développement incroyable dû à la multiplication des différents moyens de transport, les vélos, les motocycles et désormais les trottinettes électriques, les autorités responsables n’interviennent toujours pas pour imposer un nouveau code de la circulation routière réduisant le nombre des accidents.
En parallèle des travaux en cours actuellement, dans le cadre du programme de réaménagement de la ville, les autorités auraient dû inviter les ministères responsables à prendre la décision de tracer un chemin réservé uniquement à la circulation des véhicules à deux roues. Les routes de Tanger auraient dû présenter un projet pilote dans ce sens, spécialement ses grandes avenues, ses boulevards et au niveau de son grand centre-ville. A seulement cinq années de la coupe du monde de 2030, cette réorganisation de la circulation routière est devenue indispensable. Comme c’est le cas pour la réorganisation définitive du stationnement ou encore l’interdiction aux camions de transport TIR d’occuper librement certaines voies et ruelles rajoutant plus d’huile sur le feu des embouteillages.
Cette semaine, le Conseil de gouvernement a adopté un nouveau décret (n° 2.24.393) qui modifie le Code de la route pour y intégrer les nouveaux moyens de déplacement individuels, comme les trottinettes électriques afin de mieux encadrer ces engins.
Présenté par le ministre du Transport et de la Logistique, ce projet a été soigneusement examiné avant son adoption. Son objectif principal est clair: adapter le Code de la route à l’évolution rapide de la mobilité urbaine et, par la même occasion, garantir une meilleure sécurité pour tous les usagers.
Cependant, ce décret n’a fait qu’apporter des définitions juridiques précises pour des véhicules qui étaient jusque-là dans une sorte de «flou juridique». On parle désormais des «véhicules de déplacement personnel motorisés» et des «vélos à assistance électrique». Le texte prévoit même la possibilité d’ajuster les caractéristiques techniques de ces engins (poids, dimensions, etc.) par une simple décision ministérielle.
La trottinette électrique, quant à elle, est décrite comme un véhicule motorisé individuel non thermique, sans siège, conçu pour une seule personne, avec une vitesse comprise entre plus de 6 km/h et 25 km/h. Attention: il est strictement interdit d’utiliser ces engins pour transporter des marchandises ou des passagers supplémentaires.
Le décret dit que ces nouvelles dispositions visent avant tout à réduire le nombre d’accidents impliquant ces engins et à mieux organiser la circulation dans les espaces partagés, en particulier pour protéger les droits des piétons.
Pourtant, aucune mesure permettant véritablement la réduction du nombre des accidents n’a été annoncée.
En France et en Espagne par exemple, les trottinettes ont l’obligation de circuler sur les pistes et bandes cyclables. A défaut, ils peuvent circuler sur les routes dont la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 50 km/h. Hors agglomération, leur circulation est obligatoire sur les voies vertes et les pistes cyclables.
Va-t-on alors imposer bientôt des pistes cyclables sur certaines routes de la ville, au moins comme une première expérience pilote à Tanger permettant de minimiser les graves accidents?
























