«Créer ma boîte ? Pas question !». Pour certains, la voie royale pour devenir entrepreneur, c’est la reprise d’entreprise. Vous avez d’entrée de jeu des clients, du personnel formé et une entreprise qui tourne à sa vitesse de croisière. C’est un gain de temps et d’énergie. Ils sont plusieurs à avoir saisi l’intérêt de la formule et franchissent le pas.

Bien estimer le prix d’une entreprise, voilà justement l’un des points clés de la reprise. Et ce n’est pas le seul, loin de là.

Un long parcours avant le passage de relais

Pour réussir son projet, il faut , déjà préparer le terrain – sur le plan professionnel et familial -, puis définir sa cible avec précision, frapper aux bonnes portes pour dénicher la perle rare, peaufiner le montage juridique et financier de l’opération. Et une fois l’affaire conclue, négocier rapidement le passage de relais à la tête de l’entreprise. Bref, un parcours de longue haleine qui peut s’étaler sur plusieurs mois.

Les questions à se poser pour établir un premier diagnostic

Outre l’examen approfondi des pièces comptables, le repreneur doit se poser ces questions pour évaluer le potentiel de l’entreprise.

* Le marché est-il viable ?

  • Quelles sont ses caractéristiques (marché innovant, qui demande de lourds investissements, très concurrentiel, qui demande un gros effort commercial, etc.). Est-il en croissance, à maturité, en déclin ?
  • Qui sont les concurrents, comment se positionnent-ils, où sont-ils implantés ?
  • Quelles sont les évolutions technologiques ou réglementaires attendues dans les années à venir ?
  • Le repreneur connaît-il bien le marché visé ?

* Que valent les produits et l’outil productif ?

  • Les produits sont-ils performants, vieillissants, obsolètes ? La politique tarifaire est-elle compétitive ?
  • L’outil de production est-il performant ? Quand faudra-t-il le renouveler ?
  • L’entreprise a-t-elle des brevets ou licences d’exploitation ? Ses produits sont-ils tous protégés ? Pour combien de temps ?
  • Dispose-t-elle de projets de développement futur ?

* La clientèle est-elle fidèle et solvable ?

  • Quel est l’état du carnet de commandes ?
  • L’entreprise est-elle en état de dépendance vis-à-vis de certains clients ?
  • Les retards de paiement sont-ils rares, fréquents ? Les clients sont-ils solvables ?
  • Existe-t-il des litiges non réglés avec la clientèle ?
  • Les clients entretiennent-ils des liens personnels étroits avec le cédant ?

* Les personnels feront-ils l’affaire ?

  • L’entreprise repose-t-elle sur un homme clé ?
  • Quel est le niveau de compétence des salariés et leur degré d’adhésion au projet?
  • Bénéficient-ils d’accords et d’avantages particuliers ? Le climat social est-il bon, mauvais ?
  • Sur quel mode de management fonctionne le personnel ? La gestion paternaliste ou participative.

    Mohamed LAHYANI
    Expert-comptable & Commissaire aux comptes diplômé d’Etat à Paris.

    Membre de l’Ordre des Experts-comptables au Maroc et en France.
    Fondateur du cabinet Audit & Analyse Tanger www.audit-analyse.com
    Président de la commission Etudes Fiscales & Juridiques du Conseil Régional de l’Ordre des Experts-comptables de Tanger Tétouan Al-Hoceima.

    Auteur de nombreux ouvrages: fiscalité, audit, finance, comptabilité, évaluation des sociétés, consolidation, contrôle de gestion…