530 séismes ont été enregistrés dans le monde le 10 février 2025 sans provoquer des victimes.

Il y a un mois, durant le week-end du 14-15 janvier, une amie et lectrice de la Dépêche nous avait envoyé ces photos au moment où elle traversait cette même route nationale reliant Al Hoceïma à Tanger. Dans son commentaire K. B. avait décrit un tronçon catastrophique et un voyage plein de dangers: « la façon dont les pierres étaient entassées nous a donné l’impression quelles allaient s’effondrer durant notre passage. Il y a d’autres tronçons sur la route qui sont pareils. Espérons qu’ils fassent beaucoup d’efforts pour réaménager les routes nationales de la région. Déjà c’est mort côté activité commerciale et touristique en ce moment et si la route est bloquée ça sera pire… » K. B. Pouvait douter de tout, sauf d’un mouvement tectonique annonçant un séisme dans cette même région.
Ce même tremblement, qui a eu lieu dans la nuit du lundi 10 février, confirme les avertissements de nombreuses autres personnes, dont le conseiller parlementaire Nabil Yazidi sur les risques géologiques sur la route côtière n°16 reliant Al Hoceima, Chefchaouen et Tétouan, près d’Al Jebha tout exactement.
Yazidi avait en effet indiqué, dans une question écrite qu’il a adressée la semaine dernière au ministre de l’Equipement et de l’Eau, que les effondrements et les glissements que connaît cette route ne sont pas seulement dus à des facteurs naturels, mais sont liés à des mouvements tectoniques au niveau d’une fracture ou d’une faille du front, ce qui a été confirmé après le récent tremblement de terre, qui met en évidence la fragilité de la structure géologique de la région.
L’élu avait expliqué que la route côtière n°16, qui s’étend sur 230 km, connaît de fréquents effondrements en raison de la fragilité des formations superficielles et de la nature instable de la zone, en plus de son terrain accidenté qui la rend vulnérable aux glissements, surtout en hiver. L’effet des conditions d’hydratation sur les couches superficielles hétérogènes en termes de perméabilité augmente la possibilité d’effondrements graves, qui nécessitent une intervention urgente.
A la lumière des données de terrain confirmant ce qu’il avait précédemment alerté, le conseiller parlementaire, Nabil Yazidi, a appelé le ministère de l’Equipement et de l’Eau à prendre des mesures rapides pour résoudre ce problème, afin de préserver la sécurité des usagers de la route, s’interrogeant sur les mesures urgentes que le gouvernement entend prendre pour réduire les risques croissants dans cette zone sensible.
De son côté, le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, avait indiqué que les travaux de remise en état de la route nationale n° 16, reliant Jebha à Al Hoceima, endommagée par l’effondrement d’une partie de la chaussée au niveau de la commune de Mtioua, dans la province de Chefchaouen, sont en cours.
Quelques jours plus tard, dans la nuit du 10 février 2025 à 23h48, la terre a violemment tremblé au nord du Maroc. Un séisme de magnitude 5,2 a frappé Ksar El Kébir, secouant plusieurs grandes villes comme Casablanca, Rabat, Fès et Tétouan. Le séisme a eu lieu donnant raison à l’élu parlementaire.

Aucun dégât signalé, mais une grande frayeur
Heureusement, aucune perte humaine ni dégât matériel n’a été signalé jusqu’à présent. Le président de la commune de Tatoft (province de Larache) a déclaré que les infrastructures locales n’ont subi aucun dommage. Malgré tout, la peur est bien réelle. Ce séisme rappelle les tragédies passées au Maroc, notamment le séisme d’Al Haouz en 2023.
A.R.