Pour satisfaire ses actionnaires et assurer ainsi sa pérennité, l’entreprise doit vérifier que la rentabilité de ses investissements répond à leurs attentes. Face à tout programme de développement, une direction générale se pose la question suivante : ce projet va-t-il augmenter la valeur de l’entreprise pour les actionnaires ? Un investissement n’est en effet souhaitable que s’il permet de créer une valeur au moins égale, et si possible supérieure, à la valeur des ressources, c’est-à-dire des actifs, que nécessite sa réalisation. C’est le rapport entre ces deux valeurs que l’on appelle communément le retour sur investissement ou ROI (Retum on Investment). En termes financiers, le retour sur investissement est le flux net de trésorerie actualisé dégagé après un certain temps par un investissement. Tout investissement peut en effet se décrire comme une suite de flux de liquidités, ou flux de trésorerie, échelonnés dans le temps. Ces flux représentent d’abord un décaissement pour l’entreprise, ensuite des encaissements. C’est l’actualisation des flux de revenus induits par l’investissement qui permet d’estimer le retour sur investissement. Pour calculer la valeur dégagée par un investissement, on ajoute le flux de revenus obtenu pendant l’exercice en cours aux flux de revenus prévisionnels des exercices suivants affectés d’un taux d’actualisation. Ce taux est fixé par l’entreprise en tenant compte de plusieurs paramètres : taux des placements sur les marchés financiers, risques pris par l’entreprise, concurrence… Différents instruments de mesure, intégrant le point de vue des marchés et une approche par les flux de trésorerie, ont été conçus à cet effet ces dernières années : il s’agit notamment du CFROI (Cash-Flow Return on Investment : rentabilité cash-flow sur investissement), développé par le Boston Consulting Group, et de l’EVA (Economie Value Added). Le calcul du retour sur investissement indique ainsi clairement aux dirigeants si un projet d’investissement ou de croissance externe doit être engagé, autrement dit s’il génère une rentabilité supérieure au coût des ressources mobilisées. Si ce flux net de trésorerie actualisé est négatif, le manager apprend qu’il est en train de détruire le capital de l’entreprise. A contrario, un flux positif signale qu’il dégage une rentabilité supérieure à la juste rémunération des capitaux investis par les actionnaires. Le calcul du retour sur investissement permet donc aux directions d’entreprise de mesurer l’impact de leurs décisions sur la création de valeur. Cet élément revêt une importance croissante aujourd’hui, car les investisseurs choisissent les entreprises les plus «méritantes». En clair, l’argent va aux projets ou aux entreprises qui leur offrent les meilleures perspectives de rendement.
Mohamed LAHYANI
Expert-comptable diplômé à Paris.
Commissaire aux comptes. Fondateur du cabinet Audit & Analyse Tanger www.audit-ana- lyse.com
Ancien responsable de mission dans un cabinet international d’audit à Paris.
Responsable de consolidation dans un groupe américain. Auteur de nombreux ouvrages : Evaluation des sociétés – fu- sion – consolidation, compta- bilité approfondie, Compta- bilité des sociétés, Finance d’entreprise, Audit et contrôle interne, Audit scal, Audit comptable et nancier, L’audit pour tous, Normes IFRS, Bien gérer les subventions, Pour le bon usage de l’argent public.