Épisode 1 : Le respect — Valeur fondatrice ou illusion sociale au Maroc ?
Au Maroc, nous grandissons avec cette injonction : “Respecte les aînés, respecte la tradition, respecte les autres.” Le respect est présenté comme une valeur cardinale, une colonne vertébrale de notre société. Mais dans la réalité quotidienne, il semble parfois instrumentalisé, vidé de son essence et utilisé comme une barrière contre la critique, la vérité ou la justice.
Le respect : valeur ou masque ?
Dans certains discours publics, le peuple est parfois humilié par ceux censés le servir, traité avec condescendance, voire mépris. Des propos circulent sur les réseaux sociaux où l’insulte remplace l’argument, où l’agressivité est confondue avec le charisme, et où le populisme écrase la décence. Ce n’est plus du leadership, c’est de la distraction malsaine.
Mais je ne juge pas les personnes. Je m’intéresse aux tempéraments, aux mécanismes, aux reflets sociaux. Le respect, pour moi, n’est pas un dû, c’est un contrat moral qui se gagne par l’exemplarité, la cohérence, l’écoute.
Génération Z : une exigence d’authenticité
La jeunesse d’aujourd’hui, notre Génération Z, ne se contente plus de formes. Elle réclame du fond, de la vérité, de la transparence. Elle respecte les personnes sincères, pas les titres. Elle n’accepte plus l’impolitesse habillée en franc-parler ni les discours qui insultent l’intelligence collective.
Repenser le respect
Respecter ne veut pas dire se taire. Ce n’est pas obéir aveuglément, ni suivre par peur. C’est écouter sans humilier, dialoguer sans imposer, critiquer sans blesser. Le respect, le vrai, commence par le respect de soi-même: oser dire non, refuser l’inacceptable, tracer des limites claires. C’est là que commence la véritable paix sociale.
Par Nadia Laroussi