Pour la protéger, la forêts de Rahrah a bénéficié d’un projet d’aménagement de l’ensemble de ses espaces. Plusieurs de ses zones sont désormais converties en parcs équipés pour accueillir les nombreuses familles habitant le grand quartier. D’autres sont protégées par une enceinte.

Ce qui a été fait au niveau de la forêt de Rahrah est à la fois intelligent et très positif.
Critiquer les autorités de la Wilaya de Tanger concernant certaines erreurs constatées dans des projets réalisés ici et là a pour objet de corriger ces erreurs tant que c’est encore possible de le faire.
Mais le rôle des médias qui se respectent est aussi d’applaudir ce que ces mêmes autorités réalisent de bon pour la ville et ses habitants.
Parallèlement au programme d’aménagement de l’ancienne Médina, qui est toujours en cours, et qui mérite sincèrement d’être mis en valeur, il existe d’autres projets qui passent presque inaperçus, même s’ils ont autant d’importance pour que la ville garde ses équilibres socio-économiques et environnementaux.
L’intervention de la Wilaya et ses partenaires pour “réorganiser” la vie autour de la forêt de Rahrah, fait partie des ces actions qui ont un intérêt très spécial.
Cela fait, en effet, plus d’une décennie qu’une grande partie des populations locales, via les médias, les réseaux sociaux et certaines associations, tire la sonnette d’alarme sur cette grave agression d’un énorme bidonville en dur qui fait disparaître des parcelles de cette forêt à chaque fois que c’est possible de le faire. (La forêt de Rahrah représente environ 250 hectares, une superficie qui a diminué assez rapidement durant les dernières années).
A l’exemple de nombreux quartiers bidonvilles construits durant les longues nuits sombres et obscures des périodes électorales (les quartiers Saddam et Chouk sont un exemple parmi bien d’autres), la forêt de Rahrah n’a pas échappé à la règle et a vu sa superficie se réduire très rapidement.
Et pour ne pas disparaître entièrement et sauver ce qui reste encore de cet espace naturel, source d’oxygène, l’action des autorités de la ville était sincèrement très intelligente en aménageant plusieurs zones de cette forêt en espaces pour les sports et loisirs réservés aux populations habitant cet énorme quartier de Rahrah ainsi que celui de Sania. Certes le béton a avalé  des hectares de cette forêt et les constructions sont des plus anarchiques, mais au moins on sauve ce qui peut être sauvé. En effet, l’aménagement de plusieurs zones de sports et loisirs, des allées de promenade, des équipements pour passer de bons moments en familles, etc., en plus de la construction de certains bâtiments ayant un caractère social ou environnemental (donc représentant une valeur ajoutée) a mis fin à la terrible menace du béton et des briques rouges menaçant cette belle forêt de disparition définitive.
L’autre action intelligente pour être sûr que ce qui reste de la forêt de Rahrah ne va jamais disparaître, est cette idée géniale d’entourer une grande partie de cette zone forestière par une enceinte protectrice qui la met définitivement à l’abri du danger permanent des constructions anarchiques.
Cette manière d’intervenir dans cette forêt l’a définitivement sauvée tout en offrant aux familles démunies habitant ce quartier, un énorme bidonville en dur, l’opportunité d’avoir accès à un cadre de vie moins stressant ainsi qu’à des services urbains qui sont le minimum qu’une ville doit assurer à ses habitants.
Sûr que sur le plan socio-économique,
beaucoup de projets y seront réalisés comme c’est le cas à Haoumat Chouk depuis quelques années.
En attendant, Tanger a pu au moins sauver sa forêt de Rahrah, comme elle a sauvé le parc Perdicaris et une partie de la forêt diplomatique.
A. REDDAM