Depuis début mai, Tanger s’est transformée en un énorme chantier de travaux. Le centre-ville tout spécialement.
Retrait des panneaux publicitaires illégalement installés sur les façades des bâtiments, peinture blanche de tous les mêmes immeubles, réfection des trottoirs… La ville a lancé une grande opération de nettoyage visuel et réglementaire.
La campagne menée par les autorités locales s’attaque, cette fois-ci, à toutes ces mochetés qui ont rendu moche le paysage urbain d’un centre-ville abandonné depuis les années 80. En effet, avant le lancement du programme Tanger Métropole, qui s’était intéressé au réaménagement des bâtiments de l’ancienne Médina, jamais Tanger n’a été la scène de tant de chantiers ouverts en même temps. Et c’est tant mieux diront les habitants de la capitale du Nord.
Capitale également des grands embouteillages, Tanger subit doublement cette pression de la circulation routière, qui a nettement augmenté à cause de la fermeture de certains axes routiers , avenues et ruelles où des travaux sont en cours.
Une pression tellement grande qu’il est devenu préférable pour les gens de garder leurs véhicules loin du centre-ville et de circuler à pied quand ils peuvent le faire.
Des routes à sens unique
L’une des solutions qui aidera à fluidifier la circulation routière dans le centre-ville de Tanger est d’opter pour le sens unique sur certaines artères.
Les boulevards Pasteur et Mohamed V, les avenues Youssef Ibn Tachefine, Moulay Youssef et/ou Moulay Smail devraient avoir un seul sens menant vers la route de Rabat et non pas le contraire.
Ce genre de transformation dans les sens de la circulation routière va aider à soulager le centre-ville, où il faut aussi transformer certaines routes en voies piétonnes. L’ancienne médina, par exemple, à partir de la rue de la liberté, avec accès limité aux véhicules de transports touristiques et de livraison de marchandises.
Le sens unique aidera à créer également la voie pour les deux roues, les taxis et les busway.
Et finalement, cette méthode fera que les automobilistes préféreront plus utiliser les parkings et marcher à pied ou prendre le bus pour se déplacer dans le grand centre-ville.
Le vrai problème à Tanger n’est pas uniquement l’étroitesse de ses routes. C’est le nombre extraordinaire des véhicules qui y circulent. Il est évident qu’il existe trop de voitures au point que les embouteillages, monstres, font partie du vécu quotidien dans la capitale du Nord. Les accidents aussi.
Il n’y a certes pas de solutions miracles pour l’instant.
L’importance des couleurs à la place de la chaux blanche
La campagne qui a démarré le samedi 3 mai doit aussi être menée avec l’objectif d’offrir un résultat final d’une très bonne qualité. Visuellement, on doit aimer la future version, notamment dans ce grand centre-ville. L’esthétique urbaine compte énormément dans la modernisation d’une cité. Et les belles couleurs des bâtiments jouent un grand rôle dans ce contexte.
En effet, quand l’architecture prend des couleurs, cela donne un feu d’artifice de pigments qui bouleverse l’environnement urbain et sublime les façades design. Des maisons aux immeubles colorés dans différents quartiers de la ville, du jaune safran au rose vif sans oublier le bleu cobalt, on en oublierait presque la blancheur et les maisons à la chaux de l’ancienne médina pour admirer ces lieux qui cachent une histoire vieille de plusieurs siècles. L’idéal serait de transformer le centre-ville de Tanger en un chef-d’œuvre artistique. Un beau tableau à voir chaque jour.
Abdeslam Reddam