Quand la visite du Roi Mohammed VI avait été annoncée, l’été dernier, à Tanger et Tétouan, la société chargée de l’entretien des zones vertes de la ville s’était vite précipitée pour enlever toutes les clôtures en fil de fer qu’elle avait mises pour protéger le gazon.
L’objectif, on le connaît tous. Présenter la ville “clean” et surtout bien gérée, que ces zones vertes soient belles et ouvertes aux populations, les enfants notamment qui s’y défoulent en jouant, vu que les espaces “jeux” sont généralement installés un peu loin du centre-ville et ne sont pas gratuits.
L’image est parfaite et on ne peut qu’applaudir les efforts. Malheureusement, dès la fin de l’été, cette même société retrouve ses anciennes mauvaises habitudes en encerclant ces zones vertes par de nouveaux rouleaux de fil de fer barbelé.
Les terrains en gazon ressemblent alors à ces prisons protégées à l’ancienne manière, avant que la technologie ne vienne assurer une meilleure protection et surveillance. A Tanger, ville vitrine du Maroc, que les Espagnols visitent quotidiennement depuis Tarifa, nous leur présentons ainsi nos nombreux espaces “Alcatraz” sans aucune honte.
Dans de nombreux espaces verts, les clôtures en fil de fer sont utilisées pour interdire aux enfants d’y avoir accès pour jouer et se défouler. Or, en Europe et partout ailleurs, ces espaces sont aménagés pour que les gens se détendent et pour que les enfants y jouent.
A Tanger, les responsables aménagent les zones vertes pour en faire juste un joli tableau naturel à voir de loin, intouchable et à l’accès interdit. Une politique qui n’existe plus ailleurs. La preuve, en Europe les responsables ont commencé à bannir le gazon puisqu’il est à l’origine d’un énorme gaspillage de l’eau et se transforme rapidement en un grand nid des moustiques.
En Europe, les grandes villes remplacent tous les espaces verts par une végétation naturelle et sauvage qui protège le sol et produit plus d’oxygène et de fraîcheur durant l’été. En plus, une végétation sauvage n’a pas besoin d’être arrosée à chaque fois et ne devient jamais un nid des moustiques.
Même quand il pleut très peu, une zone de végétation sauvage ne meurt pas, alors qu’à Tanger les gens voient souvent et avec stupéfaction le personnel de la société gérant les espaces verts en train d’arroser le gazon au moment même où il pleut ! Plus paradoxal, impossible.
Sur la photo, M. Zouhair Magour, le Consul honoraire de la République Fédérale d’Allemagne à Tanger offre à M. Mounir Lymmouri, le maire de la ville, les deux tableaux racontant toute cette histoire qui rétablit bel et bien une vérité. Ces deux oeuvres ont naturellement leur place au musée du phare de Cap Spartel permettant ainsi à tous les visiteurs de connaître cette histoire.