(N.B: Toutes correspondances ou analogie avec une histoire industrielle marocaine est fortuite)

La force des fables c’est qu’elles donnent une légèreté à des situation dramatique en sus d’une moralité. Laisser nous vous narrer celle-ci …

Il était une fois une vache laitière qui produisait un lait spécial, un lait tellement  riche en vitamines que toute la planète en raffole. Cette vache se nourrissait d’herbes, de fourrages, de maïs et de toutes bonnes choses que mère nature mettait à sa disposition. L’histoire était simple, la vache profitait des bienfaits de dame nature et les gestionnaires vendaient son lait bienfaisant à toute la planète.
Un jour, les responsables passés ont proposé, pour gagner plus d’argent, de créer de la valeur ajoutée en produisant du fromage, des yaourts et tout type de produits transformés. En effet, vendre le lait à l’état brut ne rapportait pas autant d’argent que les produits dérivés. 
Pour ce faire, les anciens responsables, pour capitaliser ce savoir-faire et mettre en place leur stratégie, ont recruté 2 ingénieurs, l’un s’occupa de la construction de la nouvelle usine et l’autre des procédés de transformation. Grâce à ces 2 ingénieurs, un savoir-faire important a été acquis, cultivé et enrichi. 
Plusieurs usines ont été construites par les moyens de la communauté. Ces réalisations ont été faites avec des coûts locaux (3 fois moins cher) que si elles étaient réalisées par des multinationales et sans compter les bénéfices indirectes (acquisition d’un savoir, développement du tissu industriel et de l’ingénierie locale, conservation des devises et autres avantages). 
Les ventes augmentaient et de belles réalisations se succédèrent et la communauté nationale la qualifie de don de Dieu. À tel point que ce succès devient une succes story qui animait, influençait et abreuvait la conscience collective nationale. 
Cette belle histoire commença à déranger quelques firmes multinationales concurrentes qui regardaient d’un mauvais œil la réussite de ce joyau national (question de part de marché et de marché périphérique).
En partance, les prix des différents produits étaient fixés par l’offre et la demande internationale.
Un nouveau responsable a été nommé à la tête de cette entité nationale pour s’occuper de sa gestion. Apparemment un crack, sa feuille de route était la maîtrise des prix du marché. Son inspiration fût pour continuer à prospérer on a besoin de l’intelligence extérieure. 
À l’aide de millions de dollars on a fait appel à tout ce qui compte en terme de consultant, d’expert et savant extérieurs qui se sont tous atteler à démontrer que désormais le sort de la vache à lait n’est plus entre les mains exclusives de la communauté nationale mais entre les partenariats ainsi que les Joints-ventures. 
Les 2 ingénieurs qui étaient à l’origine de la succes strory sont déclarés persona non grata et furent chassés en laissant place à tous les vautours qui rodaient autour de la vache à lait qui auparavant n’oser pas l’approcher. 
À travers ces coopérations, les charognards se sont assaillis, se sont précipités sur le savoir-faire national en terme d’ingénierie et de recherche. Les usurpateurs ont contrôlé, possédé et asservi cet outil critique et sensible en digitalisant l’ensemble des documents (plans, études, process, réalisations, recherches, etc…) pour les centraliser sur un réseau informatique. 
Pour information, le savoir-faire de ces 2 ingénieurs était reconnu et demandé mondialement et que la concurrence voulait par n’importe quel moyen s’en accaparer.
De nouveaux projets ont été lancés dont l’objectif et le maître mot était de maîtriser le marché, mais ces derniers revenaient plus chers que ceux déjà réalisés auparavant par les 2 ingénieurs. Les coûts faramineux de ces investissements et leur impact sur la balance commerciale ont alerté et alarmé la banque centrale. Il s’avère que si ces investissements étaient réalisés par le savoir-faire des 2 ingénieurs, le coût aurait été divisé au moins par 2. 
Croyant pouvoir dominer et maîtriser le marché international, le nouveau responsable se lança encore dans la construction d’une plateforme industrielle pour attirer les multinationales et créer ainsi des joints ventures par la construction d’usines de production du fromage, yaourt et tous produits dérivés.
Malheureusement, personne n’a été emballé par cette offre de service.
N’ayant pas admis cette situation, il se lança, solitairement, à construire ces usines. Les bailleurs de fonds, jubilants, lui prêtèrent tout ce qu’il voulait pour l’endetter et l’affaiblir davantage.
De nouvelles ambitions démesurées et gigantesques emballèrent le nouveau responsable en suggérant de transporter le lait via un pipeline au lieu des trains citernes déjà existants. L’intention était d’optimiser les coûts logistiques et de maximiser et affiner la Supply Chain Process. 
Malencontreusement, l’investissement de ce projet n’a pas fourni et procuré le rendement attendu au jour d’aujourd’hui. 
En effet, le marché international est toujours demandeur du lait brut plein de vitamines et non d’un lait dont les vitamines ont été diluées dans de l’eau. Ce qui a produit un stress hydrique dans la région sans parler de la pollution de la flore marine.
Quelques années plus tard, le nouveau responsable découvrit, par le biais de la presse, que la multinationale de la joint-venture s’est éclipsée et pliée bagage en cédant ses parts à un nouvel associé. L’ex-multinationale s’est bien engraissée et a dupliqué le savoir-faire tant lorgné. À la suivante de s’emparer, de s’approprier et de s’attribuer ce qui reste.
Afin de camoufler les retards d’achèvement des nouvelles usines à construire  dus aux problèmes de liquidités, le nouveau responsable se lança en outre dans le domaine de la construction civile, rien avoir avec l’activité mère (lait et ses produits dérivés). Il eut construit une œuvre architecturale (université) mais sans savoir-faire. À présent, il souhaite enrichir cette faculté d’un département de R&D (Recherche et Développement). Étrange, extraordinaire, inouï et surprenant, le voici de nouveau procédé, élaboré, concrétisé et matérialisé de nouveau le savoir-faire de renommées internationales après l’avoir externaliser ?!?!?!
La vache à lait ne pouvant plus supporter les dettes et dépenses excessives, prend les choses en main et exigea au responsable d’arrêter cette hémorragie en stoppant et bloquant tout type d’investissements tout en allégeant et en restreignant les commandes avec les joints-venture. Résultat presque un millier d’ingénieurs licenciés.
Une question se pose, à qui profitent cette gabegie et ce crime ?!?!?!
Certainement pas à la communauté dont le tissu industriel a été sacrifié sous l’autel de la mégalomanie, du délire et de la folie des grandeurs et non du rendement.
La vache à lait est tellement endettée qu’un jour son sacrifice sera l’amère évidence et c’est les hyènes et les vautours de la finance qui s’en chargeront.
Pour rappel: 
• Le savoir-faire des 2 ingénieurs a été partagé avec d’autres producteurs concurrents.
• Les prix du marché toujours pas maîtrisés même en étant le 2ème producteur mondial

Résultat: 
Récemment et vraisemblablement, quelques producteurs vendent leur lait dans des sites qui étaient leurs !!!
Quid pour la suite de la vache qui ne rit PLUS … 

FIN DE LA FABLE:
Comme toute histoire, elle a une morale. 
Pour celle-ci, afin de conserver nos vaches à lait providentielles, qui allaitent la communauté, confiez les à des combattants emprunts de patriotisme et qui mettent l’intérêt collectif au-dessus de leur ego et de leur narcissisme.